OhaiMe-Passion, l'actualité de l'OM

125 ans de l'OM

Les débuts

Le 3 février 1895, ils sont quelques centaines à s'agglutiner autour du terrain. Le Sporting Club Marseille affronte les marins du "Caledonia", streamer anglais de la Peninsular Oriental. Un simple match amical, en apparence, mais pour beaucoup la véritable naissance de l'ancêtre du football dans la cité phocéenne. Il n'est pas encore question de l'Olympique de Marseille, et l'on parle même de "football-rugby". N'empêche, les Marseillais l'emportent très largement sur les marins anglais et le vieux Port semble enfin conquis par ce sport importé pourtant depuis 1878 (9000 marins britanniques font escale chaque année à Marseille à l'époque). Le "football-association", qui se rapproche plus du football que du rugby, mettra un peu plus de temps à s'imposer.

Le Foot-Ball Club de Marseille voit le jour en 1897, et enchaîne les raclées, dont un 31 à 3 infligé par le FC Lyon. Mais il s'agit, encore et toujours de rugby. Ce n'est qu'en 1899 que le DCM inscrit le "football-association" à son programme, quelques mois avant de se transformer en... Olympique de Marseille. Le devise du club, "Droit au but", est déjà là, mais le jeu "au pied" est encore balbutiant : pour son premier match de foot véritable, l'OM ne peut compter que sur neuf joueurs, et ses yeux pour pleurer une défaite 4-0 contre l'Union Sportive Phocéenne. Pourtant à Marseille, le football va rapidement prendre le pas sur le rugby. Dès le début du vingtième siècle. En 1902-1903, l'OM participe au championnat national de foot alors que l'équipe de rugby n'a encore qu'un niveau régional. C'était sans compter sur le colonie suisse établie à Marseille qui, au sein du Stade Helvétique, relègue rapidement l'OM au rang de "second club" de la ville. Le Stade Helvétique enfile les titres de "champion du littoral", et inflige un humiliant 3-1 à l'Olympique, lors du premier gros derby, le 13 novembre 1910, qui avait vu plus d'un millier de spectateurs envahir le stade de l'Huveaune. Mais l'OM apprend vite, et dès 1919, affronte en finale du championnat de France l'USFSA, le doyen Havre Athlétic Club. Défait 4-1, les Olympiens, emmenés par Charley et Sheisenstock (deux anciens de l'Helvétique) et le capitaine André Gascard (transfuge de Sète) font tout de même leurs premiers pas dans la cour des Grands.

Dans les années 20, la France s'amourache un peu plus du ballon rond, notre équipe nationale vient même à bout des Anglais, Sète domine le championnat et le Red Star, la Coupe de France née quelques années plus tôt. Marseille fait ses gammes, apprend à recruter en France plutôt qu'à l'étranger et en 1924 créé la surprise en remportant la Coupe de France devant les favoris, Sète. Les phocéens s'appuient alors sur un tandem d'attaque désormais mythique : Crut et Boyer, tous deux parisiens, et premiers joueurs de club à approcher un statut de "joueur professionnel". Entre l'OM et la Coupe de France, l'histoire d'amour est en marche. En 1926 et 1927, les Marseillais remettent le couvert, les deux attaquants vedettes du club étant épaulés par le Belge Douglas De Ruymbecke, un inter de classe internationale. Paul Seitz, qui était déjà de la partie en 1924, remporte même celle de 26 en jouant gardien de but ! Autre curiosité, en 1927, c'est la première foi qu'une finale est honorée par le présence d'un président de la République. C'est donc Gaston Doumergue qui remettra cette troisième coupe aux Olympiens.

Les Trente glorieuses

Equipe en 1934Il faut ensuite attendre les années 30 pour que l'OM retrouve sa splendeur. Sous l'impulsion du Sétois Georges Bayrou, le football devient professionnel dès 1932. Deux ans plus tard, l'OM, qui s'est bien adapté à ce nouveau système échoue de peu pour son premier doublé coupe-championnat. La finale de la coupe de France oppose le club marseillais à Sète. La rencontre est électrique, Zermani ouvre le score pour les Phocéens, mais se fait sécher par les défenseurs adverses, qui en profitent pour descendre l'autre ailier marseillais, le Hongrois Kohut. À l'époque, il n'y pas de remplaçants (il apparaîtront en 1967 !) et les deux attaquants olympiens doivent se contenter d'errer sur le terrain sans pouvoir contrer les Héraultais qui reprennent l'avantage grâce à deux buts de Lukacs, leur Hongrois à eux. Finalement, Alcazar, au terme d'un sprint héroïque, arrache une égalisation méritée, mais refusée pour un hors-jeu de position plus que discutable de Zermani, qui se traîne lamentablement du coté de la ligne de touche. L'OM a raté le coche, mais il reste le championnat.

Equipe en 1936Malheureusement les trois derniers matchs marseillais se soldent par des défaites, plus ou moins justifiées, le sort semblant s'acharner contre le club. Finalement, Sète réalise un doublé inattendu, pour ne par dire immérité. En 1935, 1938 et 1943, en revanche, Marseille ne passe pas à coté de l'événement et aucun arbitre zélé ne peut l'empêcher de remporter trois nouvelles coupes, dépassant ainsi le record en la matière du Red Star. Un titre de champion en 1937 venant compléter un tableau de chasse qui place définitivement l'OM parmi les plus grands clubs français.

Equipe en 1943À partir de 1936, l'OM peut s'appuyer sur un avant-centre formidable, Manu Aznar, 115 buts sous le maillot olympien, quatrième meilleur buteur de l'histoire du club, et auteur d'un but comme seul quelques dessins animés nous en offriront plus tard : en finale de la coupe de 1943 (finale rejouée après que la première ait été gagnée par l'OM sur tapis vert puis que cette décision "administrative" ne soit cassée pour laisser place à la seule loi du terrain), remportée outrageusement pour les Marseillais sur le score de 4 à 0, Aznar TROUE les filets bordelais ! La devise marseillaise, "Droit au but", a rarement été plus appropriée.

La traversée du désert

AnderssonPourtant, après une dernière victoire en championnat en 1948, l'OM traverse deux longues décennies sans remporter le moindre titre. Et ce malgré le retour de Ben Barek (au club déjà en 1938) en 1953-54 pour renforcer une attaque déjà animée par le merveilleux canonnier Gunnar Andersson. En finale de la coupe, l'OM ne peut résister face à des Niçois mieux préparés (score final 2-1). Pour la saison 1958-1959, le président Saby Zaraya déclare la révolution. L'effectif est renouvelé dans sa quasi-intégralité, exit les Andersson ou Scotti, et bonjour les Tillon, Célestin, Hédiart ou Touré. Louis Maurer prend la direction de l'équipe à la place de Zilizzi (qui a lui-même succédé au fameux Jean Robin). Objectif : gagner le titre. Eliminé en 32ème du finale de la coupe par Perpignan (alors en D2), l'OM finit à la toute dernière place du classement et connaît sa première descente aux enfers. En 1962, l'entraîneur Otto Gloria prend les choses en main. l'OM ne concède qu'un seule défaite en quatre mois de présence du magicien et remonte en D1, pour redescendre dés que Gloria est remplacé par Armand Penverne.

De Skoblar et Magnusson aux coupes afro de Jairzinho et Paulo Cesar

Josip SkoblarIl faut attendre l'arrivée de Marcel Leclerc en 1965-1966 pour que l'OM sorte la tête de l'eau, et se relève de ses chutes douloureuses (en 1964-65, l'OM finit 14ème de D2, avec seulement 7 victoires et 16 défaites et n'attire plus que quelques centaines de spectateurs). Autre élément catalyseur du renouveau olympien : le retour du sorcier Mario Zatelli aux commandes de l'équipe, en novembre 1968 combiné à l'arrivé du dribbleur suédois, prêté par la Juventus de Turin, Roger Magnusson. Marseille vient à bout de Bordeaux et remporte sa septième coupe de France (2-0). L'année suivante, toujours emmenés par leur capitaine, Jean Djorkaeff, père de Youri, les Phocéens ne peuvent faire mieux que 2ème au classement du championnat, mais ils posent déjà les bases des deux années flamboyantes à venir. En effet, en 1970-71, la paire Skoblar-Magnusson tourne à plein régime, permettant même à Skoblar de terminer meilleur buteur européen et d'être le premier soulier d'or évoluant dans un club français (il marque 44 fois cette année là en championnat).

Equipe en 1972En 1971-1972, Bosquier est venu renforcer la défense, Skoblar n'a pas perdu son efficacité et l'OM remporte son premier doublé "coupe-championnat". Marcel Leclerc en proie à quelques difficultés avec les institutions financières, quitte alors la présidence du club, poussé à la démission par les membres de son comité directeur. Dans la foulée, Marseille recrute la perle malienne de Saint-Etienne, Salif Keïta, qui relègue Magnusson sur le banc ! À l'époque, seuls deux étrangers sont autorisés et Skoblar reste indéboulonnable devant. Trésor fait également son arrivée dans la défense marseillaise, sans pour autant permettre au club de rééditer son exploit. L'OM termine 3ème, laissant supposer que son hégémonie appartient une nouvelle fois au passé.

Pourtant, deux ans plus tard, en 1974-1975, on se prend à rêver du coté de la Cannebière : deux champions du monde viennent pour la première fois fouler les pelouses françaises, deux panthères à la coupe afro qui apportent cette touche de funk et les dribbles ourlés qui ont manqué la saison précédente. Jairzinho et Paulo César sont là, magnifiques. Marseille n'accroche pourtant que la deuxième place du classement, Skoblar ne joue plus, et l'année suivante, les Brésiliens s'en vont, laissant aux Béréta, Emon et autres Boubacar le soin de remporter la huitième coupe de France du club (1976).

Des Minots à Bernard Tapie

Mais, peu à peu, l'OM va retomber dans ses travers, cherchant ailleurs ce qu'elle a à la maison. Les entraîneurs s'appelleront désormais Arribas (le génie argentin du FC Nantes se brûle les ailes et coule dans le Vieux Port) ou Ivan Markovic. Après quelques saisons en demi-teinte, l'OM se voit trop beau en cette année 1979. Bardée d'internationaux moulés dans leur maillot Mas d'Auge, l'Olympique de Marseille, malgré la coupe frisée et les dribbles chaloupés de Didier Six, termine à la 19ème place, synonyme d'enfer et de division 2, mais aussi d'humilité. Le club est au bord de la banqueroute. L'heure des Minots a sonné.

Après une année de transition, les Anigo, Levy, Caminiti, De Bono ou... Di Méco (alors encore attaquant) prennent la mesure de leur rudes adversaires de deuxième division, et enchaînent les places d'honneur jusqu'à permettre à l'OM de remonter en Division 1 en 1983-1984. Rapidement, l'OM retrouve ses vieux démons, écarte ses talentueux jeunes issus du centre de formation pour privilégier les stars françaises et les vedettes étrangères. On se souvient de Flak et Cinnugham, du blondinet Kenneth Brylle, puis dés la prise de pouvoir effective de Bernard Tapie, des Förster, Sliskovic et des Internationaux Domergue, Giresse, de l'éternel espoir Thierry Laurey, des François Brisson ou Patrick Cubaynes, et de ce jeune culotté, un certain Papin.

Nous sommes en 1986, Tapie réussi à se débarrasser de Carrieu (son prédécesseur à la tête du club), nourrit des ambitions politiques au plus au niveau et joue les marchants de biens en reprenant des entreprises en faillite pour s'enrichir au plus vite. Il est également connu pour avoir remis en selle le bougon Hinault, et a déjà une réputation de magouilleur hors normes et de baratineur hors pair.

Le merveilleux monde pourri de Tapie

Pendant presque dix ans, le règne de Tapie va plonger l'Olympique de Marseille dans un autre monde. Entre 1988 et 1993, le club phocéen écrase le championnat de France avec ses cinq titres d'affilée (le dernier lui sera ensuite confisqué). L'OM n'est alors plus une équipe de coupe (une seule victoire en 88-89, deuxième doublé dans l'histoire du club), capable de gagner sur un coup de tête de Skoblar, mais bel et bien une grosse machine huilée, dont on ne saura pas toujours d'où vient le carburant. Tapie privilégie une politique de stars. Comme dans sa vie quotidienne, il aime ce qui brille. Les joueurs tape-à-l'oeil se succèdent avec plus ou moins de réussite. Bonne pioche pour les Allofs, Förster, Le Roux, Amoros, Boli, Waddle, Francescoli, Abedi Pelé, Tigana, Sauzée, Mozer, Desailly, Völler, Boksic, Olmeta, Deschamps ou Anderson. Les recrutements de "Pixie" Stojkovic, Martin-Vazquez, Paulo Futre, Rui Barros, Trevor Steven, Dobrovolsky, Omam-Biyik, Xuereb, Baills, Lada, Micciche, Pardo, Castaneda, Delamontagne ou même Eric Cantona seront nettement moins probants voir carrément risibles parfois. L'OM achète tout ce qui bouge et qui possède une sélection, dépense sans compter et se moque bien des déchets. Y compris ce qui concerne les entraîneurs : citons le cas Beckenbaueur, peu probant sur le banc des ciels et bancs, par exemple.

Car l'OM gagne, sans trop trembler et Tapie vise même plus haut : après la France, il lui faut l'Europe. Malheureusement, la main de Vata, contre Benfica en 1990, puis la patience et la maladresse d'Amoros lors de la séance de tirs au but contre l'Etoile Rouge de Belgrade en 1991 priveront un temps encore l'OM du sacre suprême continental. Marseille joue alors un football de coeur, engagé, volontaire, enthousiaste et parfois flamboyant, dés que les artistes, Waddle, Francescoli ou Pelé touchent le ballon. Un football efficace aussi, à l'image de Papin, élu Ballon D'Or en 1991. C'est la première fois qu'un footballeur évoluant dans un club français est nommé meilleur joueur européen.

Equipe en 1993Malheureusement, cette hégémonie est entachée par de multiples affaires, allant de l'achat de match, aux soupçons d'empoisonnement de joueurs adverses, de rumeurs de corruption d'arbitres aux magouilles les plus sordides lors de transferts rocambolesques, en passant par de sombres histoires de dopage, relatées après coup par Waddle ou Cascarino... l'OM n'avait sans doute pas besoin de tout cela pour s'imposer, mais la mégalomanie de son président aura raison du talent des joueurs et du coach Raymond-la-Science Goethals. Après la victoire en coupe d'Europe, sur un mémorable coup de tronche du défenseur central Basile Boli, le scandale OM-VA s'emballe.

Les dirigeants marseillais sont accusés d'avoir acheté trois joueurs de Valenciennes, Burruchaga, Robert et Glassmann, avant la rencontre, dans le simple but de ne pas fatiguer les joueurs Olympiens avant la grande finale contre le Milan AC. L'affaire prend des proportions que personne n'aurait imaginées auparavant. Glassmann se voit placé sur la liste noire de tout les clubs, pendant que Tapie est protégé par Mitterand en personne, qui s'exprime en sa faveur, notamment lors de la traditionnelle élocution du 14 juillet. On frise le grand n'importe quoi. L'OM est reconnue coupable. Le titre de champion de France 1993 est suspendu.

Du neuf avec des vieux ?

La chute de l'OM s'accélère en 1994 lorsque le club est rétrogradé en deuxième division pour des raisons administratives et financières. Bernard Tapie laisse sa place à Pierre Cangioni, le club perd ses stars et se rebâtit, cette fois non pas sur une jeunesse issue du centre de formation, mais autour de vieux briscards qui ont encore l'envie d'en découdre.

Le belge De Wolf et l'irlandais Cascarino sont associés aux vétérans Marcel Dib, Bruno Germain, Bernard Casoni, Jean-Philippe Durand, Jean-Marx Ferreri et Bernard Ferrer. Les jeunes s'appellent Marquet, Libbra, Vignola, Echouafni, Asuar, Jambay et Wacoucboué, mais ils ne sont pas tous titulaires. L'OM termine championne de deuxième division, faisant preuve d'une belle détermination et de la rage qui l'a toujours animée ces dernières années. La qualité technique n'est plus toujours au rendez-vous, seuls Ferriri ou Ferrer sembles capables d'éliminer leurs adversaires autrement qu'en sautant plus haut ou en courant plus vite, mais qu'importe, l'amour du maillot d'un Libbra et l'opportunisme de Cascarino font plaisir à voir.

Malheureusement, cette première place ne permet pas au club de retrouver l'élite puisqu'une nouvelle sanction administrative prolonge la pénitence des Olympiens. Il faudra donc à nouveau compter sur le courage et la volonté d'une équipe de trentenaires, amoindris par la départ de Barthez et la retraire de quelques aînés, remplacés au pied levé par des jeunes qui s'affirment (la triplette Asuar-Echouafni-Libbra fait croire au renouveau de la formation marseillaise, une belle illusion). L'OM accroche une deuxième place synonyme cette fois de montée en première division.

Toutefois, les moyens sont limités, malgré l'arrivée à la tête du club du milliardaire Robert Louis-Dreyfus. L'allemand Köpke prend place dans les cages et Letchkov, révélation bulgare, est chargé de l'animation au milieu du terrain. Malheureux, malgré quelques coups de patte du globe-trotter Xavier Gravelaine, l'OM ne peut faire mieux qu'une onzième place peu enthousiasmante.

Entre désillusion et faux espoirs

L'année suivante, Rolland Courbis, avec deux "l" pour voler, prend les choses en main. Laurent Blanc, Makélélé, Colleter, Dugarry et Roy alimentent les colonnes "transferts" de l'intersaison et surtout, Ravanelli, le renard transalpin, permet à l'OM d'envisager sereinement l'avenir avec une quatrième place méritée. Gourvennec, Pirès, Bravo, Brando, Luccin et Maurice renforcent l'équipe pour fêter dignement le centenaire du club l'année suivante. Une deuxième place en championnat et surtout, une finale contre Parme en coupe de l'UEFA permettent de croire au retour définitif de l'OM parmi les grand de France, et bientôt d'Europe.

Malheureusement, malgré l'arrivée de Bakayoko, l'ivoirien de Montpellier et de Cyrille Pouget, l'autre pépé flingueur de Metz (avec Pirès), l'OM offre un spectacle accablant en 2000, battue dans tout les compétitions, se spécialisant dans les transferts ratés, de Berizzo à Cyprien, en passant pour l'espagnol De La Pena et bien sûr le sus-cité Pouget. Un ultime retour aux affaires de Tapie en tant que super sauveur du club, toujours sous la houlette de RLD ne fait qu'empirer la situation (on notera le transfert record pour un joueur de ce niveau de Cyril Chapuis par exemple) et il faut attendre la saison 2002-2003 et la prise de pouvoir du duo Bouchet-Perrin, respectivement président et entraîneur pour que l'OM retrouve des couleurs et une troisième place en championnat.

L'ère Christophe Bouchet

La politique du club semble alors avoir changé : Bouchet est un anti-Tapie convaincu (il lui a consacré trois livres), un ancien journaliste, adepte d'un gestion rigoureuse et armé d'un discours bien huilé sur la nécessaire complémentarité entre vedettes et jeunes du centre de formation. Il annonce un mariage de longue durée avec son entraîneur, Alain Perrin et, à la surprise générale, malgré un effectif assez faible, l'OM fait trembler les plus gros et arrache une place méritée sur le podium du championnat.

Les héros sont principalement des défenseurs : Leboeuf, Van Buyten, Dos Santos ou encore le gardien, Vedran Runje. Après une telle saison Marseille est attendue au tournant, et malgré les arrivées de Mido, Drogba et les retours en France des internationaux Marlet et Barthez, l'OM ne confirme pas en championnat avec une septième place non qualificative pour la coupe d'Europe et un jeu laborieux. Seul Drogba semble capable de faire la différence. Perrin est viré, Bouchet devant mettre un terme à se belle politique à long terme, et remplacé par Anigo, l'ancien Minot. Le club se rattrape en coupe d'Europe, éliminant Liverpool, Newcastle ou encore l'Inter Milan et ne s'inclinant qu'en finale face aux espagnols de Valence.

L'OM a sauvé sa saison, et peut rêver pour 2004-2005, après avoir une nouvelle fois fait grand bruit lors du mercato. Drogba, Flamini et Mido sont déjà repartis, mais Lizarazu, Déhu, Pedretti, Cheyrou, Fiorèse, Bamogo, Costa, Luyindula sont arrivés, renouvelant entièrement l'effectif. Dans la pure tradition marseillaise, finalement : les dirigeants ont beau se succéder, la politique du club ne change guère.


Franck Annese (Allez l'OM, 2004)

Diouf/Dassier, la montée en puissance

C'est donc par un recrutement ambitieux que l'OM entame la saison 2004-2005. L'idée est de remplacer un génie tirant l'équipe par le haut, par plusieurs très bons joueurs formant un groupe homogène et compétitif. "La meilleure équipe de l'OM depuis 10 ans", selon Christophe Bouchet. Les phocéens sont proclamés favoris, mais doivent vite rendre les armes. La mayonnaise ne prend pas et la plupart des recrues s'avèrent être une erreur de casting. José Anigo est remplacé par Philippe Troussier, qui ne parvient pas à qualifier l'OM pour la Ligue des Champions. Sa mauvaise entente avec Bixente Lizarazu provoque le départ de ce dernier. Le moment le plus marquant de cette saison est finalement la mort du sorcier belge Raymond Goethals en décembre 2004. Un émouvant hommage lui est rendu au Stade Vélodrome.

Au terme d'une saison décevante donc, le club change de stratégie. Pape Diouf prend la présidence de l'OM, avec pour ambition de stabiliser le club, financièrement et sportivement. Sa première décision est de recruter l'expérimenté Jean Fernandez au poste d'entraîneur. L'équipe est remaniée à 70 % : Carrasso revient d'un prêt prometteur à Guingamp, Taiwo s'installe dans le couloir gauche, Lorik Cana et Sabri Lamouchi viennent stabiliser le milieu, Mamadou Niang est le nouveau fer de lance de l'attaque olympienne et Samir Nasri prend du galon. Mais le coup de maître du duo Diouf-Fernandez est le recrutement de Franck Ribéry, qui arrive gratuitement de Galatasaray et qui va vite devenir le nouveau phénomène de la Ligue 1... L'Olympique de Marseille débute alors un nouveau cycle...

Les Olympiens démarrent poussivement la Ligue 1 mais flambent en Coupe Intertoto, en étrillant notamment La Corogne lors d'un match mémorable. L'année 2006 débute par les accusations de Jean-Jacques Eydelie, concernant un soit-disant dopage organisé à l'époque Tapie. Puis vient le procès des comptes de l'OM... Heureusement, les phocéens finissent la saison en trombe, loupant de peu la qualification en Ligue des Champions et échouant en finale de Coupe de France contre le Paris SG. Jean Fernandez quitte cependant le club pour des raisons obscures. Le début de saison 2006-2007 est exceptionnel et les supporters se mettent à rêver du titre. Mais la claque (4-1) infligée par Lyon au Stade Vélodrome ramène tout le monde à la raison. L'OM, emmené par un brillant quatuor offensif (Nasri, Ribéry, Niang, Cissé), termine tout de même la saison en boulet de canon et se qualifie directement pour la Ligue des Champions en terminant deuxième. Une fin de saison au goût amer cependant, puisque les olympiens perdent une nouvelle fois en finale de Coupe de France, contre Sochaux cette fois-ci. Ce début d'année 2007 est marqué par l'affaire Kachkar, ce mystérieux homme d'affaires voulant racheter le club mais qui est incapable de présenter les garanties bancaires nécessaires... Le cirque aura duré près de deux mois.

Lors de l'été 2007, Givet, Bonnart, Faty, Cheyrou, Zenden et Ziani viennent "renforcer" l'équipe. Mais comme en 2004, l'ensemble ne prend pas et l'équipe se traine dans la zone rouge quand Albert Emon est remplacé par Eric Gerets. Le belge débute par un coup d'éclat : l'OM devient le premier club français à s'imposer à Liverpool. Un joueur se révèle ce soir-là : Mathieu Valbuena. Le "petit vélo" deviendra le symbole de l'OM version Gerets, qui accroche la troisième place à l'issue d'une seconde partie de saison exceptionnelle.

En 2008-2009, l'OM, qui a chipé Hatem Ben Arfa à Lyon et Baky Koné à Nice vise ouvertement le titre. Et il en est proche lorsqu'il compte 5 points d'avance sur Bordeaux après une victoire à Lille. Mais les phocéens trébuchent contre Lyon et Toulouse, ce qui profite à Bordeaux, qui termine la saison par 11 victoires consécutives... L'OM échoue également en 1/4 de finale de la Coupe UEFA contre Donetsk. La saison suivante est marquée par le départ de Pape Diouf, remplacé par Jean-Claude Dassier, venu de la maison TF1, et par le décès de Robert Louis-Dreyfus, à qui un vibrant hommage est rendu au Stade Vélodrome. Sa veuve, Margarita, prend les reines d'un OM une nouvelle fois favori du championnat, mais qui est largué par Bordeaux à la trêve. Puis, les phocéens ne parviennent toujours pas à franchir le premier tour de la Ligue des Champions. Mais un événement va faire basculer la saison des phocéens dans le bon sens... Le 27 mars 2010, l'OM remporte son premier trophée depuis 17 ans, en battant Bordeaux 3-1 en finale de la Coupe de la Ligue. Un titre qui semble donner des ailes à tous les joueurs, qui enchaînent les victoires en championnat, profitant de la dégringolade bordelaise pour se repositionner en tête. Le 5 mai, Marseille reçoit Rennes. Une victoire et l'OM serait champion de France. Heinze, Niang et Lucho délivrent le stade Vélodrome. Marseille s'impose 3-1 et remporte de nouveau le championnat, 18 ans après le dernier. La ville s'embrase. L'OM est définitivement de retour au premier plan. La malédiction est rompue et le club achève de la plus belle des façons le cycle entamé 5 ans plus tôt... Le club en démarre un autre, qui débute par la validation définitive du projet de rénovation du Stade Vélodrome.


Sat l'artificier, membre du forum OhaiMe-Passion

La fin de l'ère Deschamps, la folie Bielsa, le quasi-néant... La solution rachat ?

Suite au titre de champion de France glané par les hommes de Didier Deschamps, on se dit que l'OM va repartir sur les chemins de la gloire. Au doublé championnat coupe de la Ligue de 2010 s'ajoutent en effet deux nouvelles coupes de la Ligue... Seulement voilà, à l'image d'un Lucho qui se traîne sur le terrain, l'OM orphelin d'un Niang ou d'un Heinze n'est plus que l'ombre de lui-même en terme de jeu. Si dans un dernier élan, et avant qu'une frange des supporters demande la tête de Deschamps, les Olympiens éliminent miraculeusement le grand Inter Milan en huitièmes de finale de Champion's League, une page s'est tournée sur la Canebière. L'OM termine 10ème à l'issue d'une année sans.

Vincent Labrune décide alors de recruter Elie Baup. Avec un recrutement sans noms ronflants (Romao, Kadir, Barton, Abdallah... ) la sauce prend si bien que l'effectif sérieux mais sans grande inventivité parvient à faire oublier les départs de Mbia, Rémy, Azpi, Brandao ou Diarra. Spécialiste des victoires 1-0, l'OM est un solide dauphin (71 points) du QSG. Hélas la saison d'après est celle de trop pour Baup. L'OM perd ses 6 matchs de poule en Ligue des Champions et est la risée de tout l'Hexagone. Baup, coach qui déploie un jeu aussi insipide que ses conférences de presse est limogé en décembre. Anigo assure l'intérim jusqu'à la fin de saison. 6ème de L1, l'OM échoue dans la course à la coupe d'Europe.

En juin 2014 est annoncée la venue de Marcelo Bielsa. El Loco reçoit un accueil formidable de la part des supporters le jour de son arrivée à la Commanderie. L'ancien coach de Bilbao surprend de par son style et son exigence sur le terrain. Droit dans ses bottes, ce dernier n'a pas vraiment apprécié que Labrune lui fasse des promesses qu'il savait ne pas tenir ce qui va donner lieu à une conférence de presse qui restera dans les anales. Sur le terrain ses protégés - amenés par un Dimitri Payet magique, des Dédés (Gignac & Ayew) décisifs - pratiquent un jeu léché fait de transmissions simples et d'un pressing haut et constant de façon à étouffer l'adversaire. Les supporters se régalent, l'ambiance au Vélodrome redevient volcanique. L'OM est champion d'automne. L'OM finira finalement par craquer sans doute parce que l'effectif n'était pas assez dense pour supporter une telle débauche d'énergie tout au long de la saison. Les hommes de Mandanda terminent finalement à la 4ème place mais l'essentiel est peut être ailleurs. L'OM fait à nouveau vibrer ses supporters.

Hélas suite à un désaccord entre Bielsa et la direction, le coach argentin décide finalement de rendre son tablier au soir de la première journée. La suite ? Michel débarque mais ce dernier ne tire rien d'un groupe affaibli suite à de nombreuses ventes. Non seulement l'espagnol ne sait pas sublimer ses joueurs comme pouvait le faire le natif de Rosario mais il renvoie de surcroît systématiquement la faute sur les autres. Alors que le Vélodrome gronde contre la direction, ce dernier est finalement remercié. Franck Passi assure une nouvelle fois l'intérim. Il y a urgence, la zone rouge n'est plus très loin. Au bout du compte, l'OM termine à une indécente 13ème place et échoue en finale de coupe de France.

Fin août, MLD a annoncé être en discussions exclusives avec Frank McCourt pour le rachat du club. Ce dernier traîne de lourdes casseroles (il se serait largement servi dans les caisses des Los Angeles Dodgers qu'il possédait, le tout pour payer son divorce) et son projet est pour l'instant des plus flous. Une chose est certaine, l'OM était arrivé en fin de cycle après 20 ans de règne sous la dynastie Dreyfus. Ma foi, wait and see. Relire l'histoire de l'OM c'est voir que l'OM a toujours su se relever des pires situations. L'histoire n'est elle pas un éternel recommencement ?


ForzaOMdu34, rédacteur en chef d'OMP