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L'OM, le Vel' et les vautours !

Le Mercredi 01 Mai 2013 par Bab Joo

C'est un dossier brûlant, un genre de patate chaude, qu'ouvre France Football ce mois-ci en se penchant sur l'OM et son nouveau stade Vélodrome.
Son nouveau stade ? Pas vraiment puisqu'il n'est pas prévu que la Mairie de Marseille se dépossède de sitôt de sa poule aux oeufs d'or. Aux yeux des édiles, et bien qu'il en soit l'emblème, l'OM en effet n'est qu'un utilisateur parmi d'autres, un locataire parmi d'autres de la mythique enceinte du boulevard Michelet.


Où il est question de dossier mal ficelé, de chantier en retard, de gros sous et d'intérêts politiques à plusieurs échelons... avec dans le rôle du cocu de l'histoire, l'OM.

On se rappelle la rénovation foireuse d'avant Coupe du Monde 1998. Si l'actuel programme semble, architecturalement, nettement plus conforme aux attentes des principaux usagers, il n'en reste pas moins que c'est dilapider bien des fortunes en projets redondants : tout eût été tellement plus simple, et notoirement moins coûteux, si tout avait été fait dans les règles il y a 15 ans !

Dispendieux, le Vélodrome ? Sans blague ! Où l'on découvre que le cahier des charges original s'accompagne d'un budget prévisionnel estimé dans une fourchette de 120 à 160 M€. Un projet initial auquel viendront se greffer plusieurs annexes, parfois votées sans véritable débat et en tous cas, comme l'explique un élu d'opposition, en toute méconnaissance de cause, faute de disposer du temps nécessaire pour examiner le dossier.
Au final, de modifications substantielles en chipotages sur les détails, le tout sur fond de retards considérables, et qui conduisent Arema à rogner sur la qualité pour rester dans des délais acceptables, sans pour autant rogner proportionnellement sur ses tarifs, un PPP tiré par les cheveux par là-dessus, et nous en voilà à... 893,5 M€, quatre ans après le vote du projet initial et à plus d'un an de sa livraison : on a donc encore le temps de voir venir, et d'observer la note qui gonfle, qui gonfle, qui gonfle comme une bulle spéculative, le risque de krach en moins - du moins, pas pour tout le monde...
Même si Arema se défend bien d'un tel racket, il semble que c'est à peu de choses près la sauce à laquelle la ville de Marseille a volontairement accepté de se faire manger.

Sauf qu'elle ne sera pas seule dans l'affaire : quitte à se faire couper le cou, autant se munir d'un bon pigeon. L'OM, principal et presque unique utilisateur de l'installation sportive la plus célèbre de France et de Navarre - précisément parce que c'est "celle de l'OM" - fait en la circonstance figure d'agneau jeté dans la fosse aux serpents.
A quel prix ? A l'heure qu'il est, personne n'en sait rien et surtout pas les principaux intéressés, mais les chiffres qui circulent ça et là ont de quoi donner le vertige : en gros, l'OM, club sain financièrement mais qui peine à trouver de nouvelles sources de revenus, compatibles avec l'ambition sportive qui est l'alpha et l'oméga de tout club sportif de dimension européenne, pourrait bien voir le loyer déjà pas donné qu'il verse à la Municipalité faire un bond de... plus de 500% ! On marche sur la tête.
C'est donc précisément au nom de l'ambition sportive de l'OM et de son impact sur le rayonnement de la ville de Marseille que cette dernière pourrait, littéralement, assassiner son meilleur, son unique argument ! On ne sait pas trop s'il convient d'en rire ou d'en pleurer...

Passons sur les supputations de petits arrangements entre amis concernant l'attribution des marchés : ça ne ternira pas davantage l'image de ville clientéliste et corrompue de cette pauvre capitale de la Méditerranée qui, pour autant, se serait bien passée de cette nouvelle casserole. D'ailleurs, c'est même plus des casseroles, à ce niveau, c'est toute une batterie de cuisine que se trimballent les acteurs de ce dossier.

Passons sur les projets validés, votés, budgétisés, et d'ores-et-déjà inscrits dans la colonne des actifs d'Arema, mais qui pourraient en fin de compte ne jamais voir le jour, faute d'études d'impact environnemental préalables : par exemple, le centre commercial qui devait jouxter le stade à l'orée 2016 et largement contribuer au financement des travaux, aurait été porté au cadastre sur une zone réputée inconstructible, car inondable. Poubelle la vie !

Passons sur les inévitables promesses de campagne des futurs candidats aux prochaînes élections locales : il est de notoriété publique qu'on n'attrape pas les mouches avec du vinaigre et que négliger le vaisseau-amiral de la ville serait suicidaire pour tout candidat aux Municipales.

Et finalement, dans tout ça, quid des usagers ? Parce que c'est bien beau d'accueillir deux matches internationaux tous les quinze ans, mais l'OM, mais ses supporters ?

Pour l'instant, on est dans l'expectative la plus complète : les plus hautes instances du club elles-même sont impuissantes, pour la bonne raison qu'elles sont mises devant le fait accompli... les retards, les surcoûts, la qualité d'exécution revue à la baisse, le manque à gagner en termes de billetterie, c'est pourtant l'OM qui les subit de plein fouet. Et ses supporters, qu'on trimbale de tribune pas finie en tribune pas terminée, alors qu'à aucune étape du projet, ceux-ci n'ont été consultés, ou même... avisés dans les temps. Là encore, la politique du fait accompli semble être la règle.

La solution idéale, et qui réconcilierait au passage également le contribuable Marseillais avec son club, serait peut-être que l'OM devienne propriétaire de son propre stade. Un voeu pieux ? Guère probant, en tous cas à en juger par la nouvelle acquisition du LOSC, ou aux difficultés rencontrées par l'OL pour monter son projet...

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