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Furiani : Le devoir de mémoire

Le Samedi 04 Mai 2013 par Ray Flex

A quelques heures du coup d'envoi d'un simple match de football qui va opposer l'Olympique de Marseille au Sporting Club de Bastia, il nous semble important de rappeler aux instances organisatrices du Championnat de France à quel point il est irrespectueux de jouer le 5 mai. Parce qu'il y a vingt-et-un an, le ballon rond a cessé de l'être.

La réception de Bastia cet après-midi, coup d'envoi donné à 17 heures sous les caméras de Canal +, sera empreint d'une grande émotion... et d'une tristesse non feinte. Le geste d'offrir à nouveau, et nous en sommes les premiers satisfaits à défaut d'en être soulagés, un chèque pour les centres hospitaliers de Bastia, Ajaccio, La Timone, l'Hôpital Nord, les Hôpitaux Sud, la Conception et Lavéran, principalement destiné à l'achat de lits médicalisés, ne doit pas occulter la terrible tragédie du 5 mai 1992.


Nous ne sommes que le 4 mai, pour autant demain le championnat continuera sans vous choquer. Monsieur Thiriez, comment osez-vous manquer à ce point de respect aux familles des 18 disparus et 2357 blessés ce soir là ? Monsieur Thiriez, comment osez-vous déclarer qu'il ne faut pas "sacraliser" le 5 mai ? Monsieur Thiriez, est-ce votre rôle de faire comme si de rien n'était ? J'en doute...

Il est difficile aujourd'hui d'expliquer aux jeunes générations l'importance du respect quand celle-ci se calque sur votre attitude débonnaire, laxiste, et irrespectueuse.

Au-delà de nos divergences et de nos rivalités, nous (peuple marseillais) allons recevoir Bastia, et son lourd tribut payé au nom de l'irresponsabilité, avec respect. Avec ferveur. Nous serons debout pour la minute d'applaudissement, parce qu'il est de notre devoir à nous les "anciens" de faire en sorte que les jeunes générations n'oublient pas. Mais il est aussi de votre devoir, instances organisatrices, de ne pas occulter au nom du "show must go on" la douleur que nous ressentons tous aujourd'hui.

Plus qu'un long discours, qui est (j'en suis bien conscient) sommes toutes inutile, et en guise de conclusion je vous renvoie sans plaisir aucun au poignant témoignage que notre ami Avi Assouly, que nous saluons respectueusement et chaleureusement, a accepté de nous livrer il y a tout juste un an. Jour pour jour.

Lire ici : Bastia - OM : 5 mai 1992, 20h23. Avi Assouly témoigne...

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