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Quel type de joueur est Kostas Mitroglou ?

Le Dimanche 03 Septembre 2017 par Casual Mars

Très peu connu en France, le nouvel avant-centre olympien inspire beaucoup de scepticisme chez ceux qui ne connaissent pas le joueur, qui ne connaissent pas ses qualités... un comble. Alors que dans son pays d'origine ainsi qu'au Portugal, le goléador jouit d'une belle réputation, comme l'ont expliqué au quotidien La Provence, Pierre Issa et François Modesto, passés tous les deux par Olympiakos.

Les supporters espéraient Diego Costa, Jovetic, Bacca, Moussa Dembélé ou un autre attaquant avec une plus grande renommée sur le continent, mais certainement pas Kostantinos Mitroglou. Malgré tout, ce sera bien lui, le buteur grec, qui sera le fer de lance de l'attaque olympienne cette saison. Et quand bien même il ne s'est pas imposé en Premier League (à Fulham, prêté deux ans de suite, à l'Olympiakos puis au Benfica), ses statistiques parlent pour lui. En 375 matchs, toutes compétitions confondues (championnat, coupes nationales, coupe d'Europe et sélection grecque), il a inscrit 170 buts, soit 0,45 but par match. Sur les six dernières saisons, en club, le goléador formé en Allemagne cumule 104 buts en 177 matchs (voir par vous-même en cliquant ICI). Il se classe 21ème, devant Harry Kane, Olivier Giroud, Edin Džeko, Gareth Bale, Mario Mandžukić, Mauro Icardi, Robin Van Persie, Marco Reus ou bien encore Radamel Falcao. Rien que ça. Ok, tous ceux-là jouent (ou ont joué) dans au moins un des quatre plus grands championnats européens, mais avec de telles statistiques, Kostas Mitroglou ne peut pas être un "Brandão bis".

Olympique de Marseille

Et pourtant, les supporters olympiens les plus dubitatifs pourraient avoir une très agréable surprise. Car, que ce soit en Grèce ou au Portugal, celui qui est surnommé Mitrogol ou le Pistolero, a une réputation de renard des surfaces qui ne se laisse pas marcher dessus. Les supporters de l'Olympiakos et du Benfica Lisbonne gardent d'excellents souvenirs du joueur et de ses très nombreux buts inscrits dans toutes les positions. Le colosse au faciès de spartiate a une grande assurance ainsi qu'une grande confiance en ses capacités. Ceux qui le connaissent bien, le décrivent comme quelqu'un néanmoins de humble et de très travailleur, à l'entraînement, dans la surface.

La bonne nouvelle, c'est qu'il pourrait peut-être retrouver les terrains plus tôt que prévu. Sa blessure à la cuisse gauche pourrait être finalement moins grave que redoutée, étant donné que le sélectionneur de la Grèce, Michael Skibbe, espère le faire jouer ce soir contre la Belgique.

En attendant de le voir fouler la pelouse du Stade Vélodrome, La Provence a demandé à Pierre Issa, ex-directeur sportif d'Olympiakos et François Modesto, qui a joué à ses côtés dans le club du Pirée, leur opinion concernant le nouveau numéro 11 de l'OM. Tous les deux sont unanimes : Kostas Mitroglou a tout pour devenir le serial buteur tant espéré.

Pierre Issa : "Kostas, c'est le Pistolero"

Pierre Issa, l'ancien défenseur central olympien, est redevenu agent de joueurs en Grèce, après avoir réussi son Master pour anciens internationaux (il est un ancien international sud-africain, un des Bafana Bafana a avoir subit la défaite au Stade Vélodrome face à la France, en 1998), auprès de l'UEFA, afin de pouvoir être soit président, manager général, ou bien encore entraîneur, suivant un cursus créé par l'université de Limoges où étaient passés notamment Laurent Blanc et Zinedine Zidane. Il avait, ces deux dernières années, pour condisciples : Rai, Juninho, Christian Karembeu ou encore Nuno Gomes. Avant cela, après avoir mis fin à sa carrière de joueur professionnel entamée à Marseille et achevée à Crète (après être passé notamment par Chelsea et disputé trois coupes du monde avec l'Afrique du Sud) il a été directeur sportif d'Olympiakos (2013-15) et a donc bien connu Kostas Mitroglou.

Pierre, que pensez-vous de Mitroglou ?
• Pierre Issa : Ah ! Kostas, le Pistolero ! Il a été surnommé ainsi, ou Mitrogol, quand il marquait but sur but à Athènes ! C'est un buteur-né. J'ai suivi le mercato de l'OM, ils étaient à la recherche d'un buteur. Alors, Mitroglou c'est moins ronflant au niveau du nom que certains qui avaient été avancés, mais au niveau des qualités, si vous prenez les dernières années, c'est un joueur qui marque 15 à 20 buts par saison, ce n'est pas rien. Le dernier jour du mercato, faire venir un tel joueur, je crois que c'est important pour l'OM.

Comment était-il arrivé à Olympiakos ?
P.I. : Il a grandi en Allemagne, il est venu en Grèce un peu plus tard, il a fait ses classes, Olympiakos l'a prêté à Panionios et à Atromitos, puis il est revenu et s'est imposé en obtenant la confiance de Valverde. Il jouait avec un neuf et demi, Dominguez, en 4-2-3-1, ça se passait très bien.

C'est un joueur de surface ?
P.I. : Il est très présent dans les duels, toujours placé devant le but. Mais sur le plan technique, contrairement à ce que j'ai entendu dire par mon ami "Duga", ce n'est pas Brandão. Avec tout le respect que j'ai pour Brandão, Mitroglou est meilleur techniquement, plus fin. Il a plus de qualités. On peut le trouver en point de chute, il peut remiser à une touche, il sait dribbler et peser sur les défenses.

L'OM se rapproche d'Olympiakos ?
P.I. : Olympiakos, Benfica, l'OM, ce sont des contextes similaires, avec beaucoup d'exigences du public ; Marseille, ce sera proche de ce qu'il connaît. Il ne s'effondre pas sous la pression. En revanche, comme tout buteur, il n'est content que quand il marque. Il cherche toujours la solution de but. Avec des joueurs de remises qui le trouvent dans l'intervalle, qui font des redoublements de passe, des centres dans les 18, il va vraiment être bien.

C'est quelqu'un d'ouvert ?
P.I. : C'est un bon garçon, agréable à vivre, mais un peu timide au départ. On peut le croire renfermé, mais il faut qu'il soit en confiance.

Malgré son exil, il est toujours reconnu en Grèce ?
P.I. : Il est le seul vrai buteur qui existe en Grèce. L'équipe nationale produit de bons défenseurs centraux, comme Manolas, Retsos a été vendu par Olympiakos 22 millions d'euros à Leverkusen, mais devant, le seul buteur, c'est Kostas. Il n'a pas joué le dernier match et ils ont fait 0-0 (contre l'Estonie, ndlr). Il peut te débloquer une situation. Tu ne le vois pas pendant une demi-heure, mais sur un appel ou une frappe, il te tue le match. J'ai gardé d'excellents rapports avec lui. C'est un garçon qui a refusé une proposition chinoise avec énormément d'argent l'an dernier. J'ai été surpris qu'il aille à l'OM. J'en parlais avec Nuno Gomes et nous avons été surpris que Benfica ait pu le lâcher. Ils font une plus-value de 7 ou 8 millions, mais c'est le meilleur buteur du club.

Vous comptez venir le voir jouer au Vélodrome ?
P.I. : Bien sûr. Il faut qu'il soit bien physiquement et il enchaînera les buts. Il a Thauvin, Payet, Lopez, Germain, ça devrait rouler pour lui. D'autant qu'avec Abdennour, l'OM vient de se renforcer sérieusement en défense.

François Modesto : "C'est une très bonne pioche"

«Je l'apprécie beaucoup.» D'entrée, François Modesto plante le décor. Malgré un emploi du temps chargé, le Corse, directeur sportif d'Olympiakos depuis un an, n'a pas hésité à prendre de son temps pour évoquer Kostas Mitroglou. Il a gardé un excellent souvenir du nouvel attaquant de l'OM, avec qui il a joué au sein du club du Pirée. À l'époque, "Mitrogol" vivait les prémices de sa carrière, se trouvant au début de son ascension vers les sommets du football grec. En deux saisons à ses côtés, Modesto l'a vu grandir. Et il est persuadé qu'il a tout pour réussir sous ses nouvelles couleurs.

Que vous inspire le transfert à l'OM de Kostas Mitroglou ?
François Modesto : C'est une très bonne pioche. J'ai joué deux saisons avec lui, je l'ai vu grandir. D'abord, il a commencé par faire des erreurs avant d'accomplir de bonnes choses. Aujourd'hui, il a pris une grande envergure. C'est un buteur, il est très bon techniquement même si tout le monde pense le contraire. Après, c'est vrai, même s'il fait les efforts, il ne va pas trop au pressing ; c'est plus un garçon de surface.

À quelles erreurs faites-vous référence ?
F.M. : Je pensais uniquement à ses choix de carrière. Jeune, il est parti en prêt à deux reprises (Panionos en 2010-11, Atromitos la saison suivante, ndlr) puis il est revenu à Olympiakos où il s'est imposé. Kostas est un garçon très sérieux.

Quelles sont ses qualités principales ?
F.M. : Sa qualité première, c'est de mettre des buts. Il est vraiment très adroit dans cet exercice. Depuis qu'il a signé à l'OM, je me suis aperçu qu'en France, vous ne le connaissiez pas trop. Beaucoup de personnes ont d'ailleurs une mauvaise analyse de lui. Moi, je le connais bien et je peux vous dire qu'il marque beaucoup de buts, ce qu'il parvient également à réaliser en Ligue des champions. Et ça, ce n'est pas un hasard.

Andoni Zubizarreta confiait lors de sa présentation qu'il était aussi important dans un vestiaire de par sa personnalité. Vous confirmez ?
F.M. : Quand je l'ai connu, il était plus jeune, il a dû prendre de l'envergure depuis. Kostas est un gentil garçon, timide, qui ne va pas créer de problème. Dans le vestiaire, on rigolait beaucoup. Je parlais encore de lui avec un dirigeant du club il y a une dizaine de jours. À Olympiakos, on tient beaucoup à lui.

Quelle est sa notoriété en Grèce ?
F.M. : Il est très discret, mais c'est une star. Il a joué à Olympiakos, est l'un des meilleurs joueurs du pays.

La pression de l'OM et du Vélodrome ne semble pas l'effrayer...
F.M. : Ne vous inquiétez pas pour ça, il n'a jamais la pression, il la gère très bien. Avant les grands matches, il a le sourire dans le vestiaire, ce qui ne l'empêche pas d'être très bon dans ce genre de rendez-vous. Il marque souvent dans les derbies d'ailleurs. Il est prêt pour jouer à Marseille. Vous savez, en Grèce, il y a quatorze quotidiens sportifs, presque un par club, qui décryptent tout. Kostas a vécu cela, et il n'a donc aucun problème avec la pression.

Avec toutes ses éloges à son sujet, peut-être que les supporters olympiens les plus sceptiques le verront dorénavant d'un autre œil, en attendant qu'il fasse régulièrement trembler les filets et gronder les virages du Stade Vélodrome.

Source : La Provence

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