OhaiMe-Passion, l'actualité de l'OM

Actualité

Entre nous

Le Mardi 21 Mai 2019 par Cpetit974

Olympique de Marseille

Lettre de supporter à supporters, des virages aux réseaux sociaux : réponse aux médisants qui appellent à l'éviction du 12ème homme, véritable poison pour le club selon eux (si souvent les groupes furent accusés cette saison, après Lille et Monaco en particulier, d'avoir plombé l'OM), et rappel aux prophètes de mauvais augure qui eux, annoncent sa disparition (tous ces « anciens » qui vont partout se plaignant que la nouvelle génération a perdu les valeurs du mouvement).

En entendant ces « qui saute pas n'est pas Marseillais » dans le Stadium samedi soir, on pouvait légitimement avoir un sourire amusé, voire même dans les dernières minutes ces « et ils sont où, et ils sont où les Toulousains ? » un poil présomptueux peut-être, mais qui disent si bien cette passion muselée par une saison ratée. Un sourire amusé, et ils furent si rare cette année, mais vite dissipé à l'idée de l'ambiance qu'aurait pu orchestrer notre parcage, s'il n'avait pas été victime de la répression abusive en vogue aujourd'hui dans les préfectures. Si le score fleuve de ce match n'a rassuré personne, les frémissement des travées du Stadium, à l'extérieur donc, ont une nouvelle fois prouvé ce qu'était avant tout l'Olympique de Marseille : une ferveur, une passion, une fièvre, contagieuses et héréditaires. Marseille, c'est nous, c'est son peuple.

Les membres de ce peuple n'ont pas forcément les mêmes origines, n'imaginent pas tous les mêmes choses. Nos désaccords sont une richesse. Tous nos groupes sont autant de façons différentes d'aimer l'OM. Et on peut même très bien aimer l'OM hors des virages. Mais puisqu'on arrive à l'heure des bilans, j'ai voulu exprimer une colère.

D'abord en pointant du doigt notre responsabilité collective : c'est nos parents, puis nous qui avons fait la légende du Vélodrome, c'est grâce à nous que ce nom inspire aujourd'hui crainte et fascination, et j'espère que demain nos chants feront encore résonner son mythe. Louer un abonnement s'entend tout à fait : il arrive qu'on ne puisse pas aller à tous les matchs et qu'on veuille rentabiliser sa carte, et il arrive aussi qu'on ait besoin d'emmener quelqu'un, pour partager notre passion. Mais pourquoi en faire un business ? Pourquoi vouloir gagner de l'argent grâce à une passion presque sacrée qui est notre bien commun ? Tous les matchs ont la même valeur, 12 euros. Pourquoi 100 contre Lyon ou Paris ? D'autant que la cupidité se double ici d'une trahison. Lors de ces supposés grands rendez-vous, notre stade se transforme en musée vivant, et Eyraud doit se réjouir d'être le conservateur en chef d'un OM Tour grandeur nature. Pourquoi pour ces rencontres nos virages se remplissent de touristes muets le téléphone sorti au moindre chant ? C'était horriblement criant contre Lyon. De partout les habitués se sont plaints d'une invasion. C'est une honte. Toi qui décides d'abandonner l'OM quand il a besoin, tout en vendant désertion, tu salis nos couleurs. Une carte abonné ne signifie qu'une chose : le serment de chanter à chaque match. En plus d'être insupportables, ces trafics nuisent à notre ambiance. Si tu t'en fous d'escroquer le premier venu, pense au moins à ton club ...

Ensuite en donnant un peu de grain à moudre à ces supporters qui ne portent pas les groupes dans leur cœur. Oui, c'est toujours merveilleux de constater à quel point l'OM mobilise dans l'hexagone. Tout le monde ne peut pas venir à Marseille, et heureusement que la télé existe pour satisfaire toutes les catégories de supporters. Mais s'il n'y a rien de gênant dans le fait d'être un supporter à distance, donner des leçons depuis sont canapé en est une autre : cessez de penser qu'en regardant un match sur deux depuis votre salon vous savez et pouvez tout faire mieux que tout le monde. On a par exemple entendu à cor et à cri cette année, sur les réseaux sociaux notamment, cette théorie effarante selon laquelle les piètres prestations de notre équipe seraient imputables ... aux groupes. Si les groupes avaient chanté, ils seraient sur le podium. Soit les chants sont ornementaux, soit leur absence empêche d'être motivé. Alors si les oreilles des joueurs ont le malheur d'entendre quelques sifflets, impossible d'aligner deux passes ? La réalité c'est que l'équipe a été nulle dans tous les cas de figure en tribune. Quand on pense à la patience dont les groupes ont fait preuve, à leur mesure, on se dit vraiment qu'il existe des gens ingrats. Les matchs avaient beau s'enchainer avec des résultats décevants, nous avons chanté, « sans jamais rien lâcher » comme le dit la chanson. Les Winners ont été les premiers à manifester leur exaspération, à l'issue de la correction scandaleuse reçue, début novembre, au Stade de la Mosson, 3-0, alors qu'on attendait une reprise en main. C'était la première fois de la saison que résonnait le « on est là, on est là ... ». Et c'était après le match, lorsque les joueurs sont venus nous saluer. 


Las, après 75 minutes d'encouragements, et alors que la contestation, mûrie et réfléchie (non les groupes ne prennent pas ce genre de décisions au hasard, oui ils se posent des questions : qu'est-ce qui est mieux pour l'équipe, un coup de fouet ou des encouragements ? Quelle est notre responsabilité de veilleurs par rapport aux orientations du club ? Quelle forme choisir, pour être compris de tous, dans le respect de notre culture ultra ? Ceci est un rappel pour tous les génies des alpages qui observent les groupes de supporters avec un certain complexe de supériorité), la contestation donc, ne devait commencer que lors de la rencontre face à Bordeaux, finalement reportée, tous les groupes, en dépit d'effectifs très réduits (perdus à la droite de la tribune Jean Bouin) ont décidé de se révolter contre Eyraud (qui fit déjà avaler tant de couleuvres à tous les groupes depuis sa nomination), Garcia, et les joueurs, à la fin de la rencontre contre l'équipe B de Limassol. J'ai été profondément choqué que certains puissent intenter ce procès aux groupes, et confondre si grossièrement causes et conséquences, comme si la raison d'être de ces groupes étaient la contestation, que les virages étaient un repère d'anarchistes jamais contents, toujours prompts à se révolter à la moindre baisse de régime. Ce qui court en filigrane de ces représentations, c'est l'idée d'une population grossière et irréfléchie, des vauriens, et d'une certaine façon, toujours, des enfants mal éduqués que vous, dans votre canapé, devriez éduquer pour les faire rentrer dans la norme. Les groupes ont eu raison de se fâcher, et bien malin qui oserait encore prétendre le contraire au vu des dernières semaines : rien ne va, à tous les étages du club, rien ne fonctionne. Il faudrait écrire un livre sur le rôle des groupes dans les clubs, mais en guise de réponse à tous ceux qui diraient que les supporters coûtent cher au club avec leurs inepties de fumigènes, voici un ordre de grandeur : le huis clos du match contre Lille fait suite à un pétard jeté ... depuis Ganay, et a entrainé à lui seul des pertes financières plus élevées que la somme des amendes des groupes de l'année dernière et cette année.

Enfin il y a les autres, les adeptes du c'était mieux avant. Ceux qui disent que ça ne bouge pas assez là où ceux du paragraphe précédant disent que ça bouge trop. « De mon temps on aurait envahit le terrain », « le Vél c'est plus ce que c'était », « les virages sont morts », et j'en passe et des meilleures. Il faut croire qu'ils ont effectivement quitté les virages il y a bien longtemps, au point qu'ils fantasment peut-être un peu leurs heures de gloire, et surtout qu'ils ont manqué LE phénomène dans les stades au sein de notre époque : la répression. Puisqu'ils s'amusent à la superposition des périodes, posons leur une question : vous êtes dans votre âge d'or, c'est le match OM-Lyon, au terme d'une saison pourrie, Lyon vient de marquer le troisième but. Que faites vous ? Vous escaladez la grille qui bloque l'accès à la pelouse, vous arrachez le filet qui empêche à la fois de passer et les jets de projectiles, vous survivez à l'assaut de trois stadiers qui se jettent sur vous, vous forcez trois lignes de CRS, équipés, qui vous gazent, vous matraquent et finalement vous couchent au sol ? Devant le juge, en comparution immédiate vous direz quoi ? Que ce n'était pas vous ? Alors qu'il y a des dizaines de caméras braquées sur vous, des images à la pelle, sans compter celles tournées par les CRS eux-mêmes, car il semblerait qu'il y a désormais une option cinéma dans les écoles de police ? Vous finirez interdit de stade, avec obligation de pointer au commissariat à la mi-temps de chaque match ? Et vous n'aurez de toutes façons aucune chance de pénétrer dans l'enceinte du Vélodrome pour continuer à vivre votre passion puisqu'il y a des logiciels de reconnaissance faciale ... En tous cas, si vous avez des idées pour passer ces obstacles, je suis preneur.


Alors oui il y a des problèmes aujourd'hui dans nos virages. Il y aura toujours des défis, à nous de résoudre ceux d'aujourd'hui. Toutes les générations d'ultras dans tous les groupes le font aujourd'hui. Le stade c'est chez nous. Si on ne cesse de se lamenter sur son dépérissement, alors il deviendra banal. Mais si on l'habite avec nos rêves, si on le veut magique, alors il le sera !


DROIT AU BUT ET ALLEZ L'OM !

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