Bordeaux - OM : Lève - toi et marche !

Le Vendredi 14 Décembre 2007 par

Quand on reçoit une claque administrée par un Obélix standard, il y a deux façons de réagir : tendre l‘autre joue ... ou pas. L'OM se retrouve exactement dans la même situation. Inutile de s'étendre sur la raclée subie face à Liverpool, c'est trop récent et douloureusement spectaculaire pour avoir oublié le moindre détail. L'ouverture du score après 2 minutes et une intervention incompréhensible de Givet qui entraine un penalty ... le slalom de Torres entre des piquets marseillais au bout d'un quart d'heure ... les sorties prématurées de Cheyrou, Givet et Casper Zenden ... les 2 buts supplémentaires des Anglais en deuxième période ... et à la clé une mémorable déculottée doublée d'une jolie humiliation sous les yeux de l'Europe entière qui ne reparlera pas marseillais avant longtemps, très longtemps ... Mais ce qui a laissé le goût le plus amer aux supporters marseillais c'est la manière dont les olympiens ont subi cette déroute : pas de réaction, aucune révolte et surtout une impression de résignation désarmante et stupéfiante.

La deuxième option après une telle claque c'est de soigner ses blessures, de relever la tête et de se relancer dans la bagarre, tête baissée.
Soigner ses blessures d'abord : Givet souffre d'une entorse de la cheville droite et ne reviendra sûrement pas sur les terrains en 2007. Comme une tuile est rarement isolée (comment protéger son toit sinon ?) son compère de la charnière centrale, Julien Rodriguez est lui aussi blessé « entorse du gros orteil du pied droit et arrachement ligamentaire » d'après le Concombre masqué, médecin à ses heures perdues.

Relever la tête ensuite. Ca c'est le boulot du coach Gerets. Comprendre comment les joueurs ont pu si vite baisser les bras, se résigner et afficher une combativité digne d'un moine tibétain. Tourner la page, dire adieu à la ligue des champions (l'UEFA ça peut-être sympa, c'est exotique, on découvre de nouveaux pays on ... bon j'arrête) et replonger dans le grand bain du championnat.

Se relancer dans la bagarre ensuite. Justement l'OM va affronter un défi sympathique en se déplaçant à Bordeaux, bête noire absolue des olympiens. La dernière victoire en terre girondine ? Un temps que les moins de 30 ans ne peuvent pas connaitre. Seuls Flex ou Bamogo pourraient témoigner, hélas la mémoire et l'alcoolisme ne font pas ménage. Depuis l'OM est toujours reparti déçu du Parc Lescure devenu Stade Jacques Chaban -Delmas. L'OM de Papin et Waddle n'y a pas gagné (défaite 3-0 en 1989-90 notamment) pas plus que l'OM champion d'Europe de 1993 (défaite 1-0). Le 4-0 de 1996-97 n'a pas laissé de grosses traces, beaucoup moins en tous cas que le 4-1 encaissé deux ans plus tard. L'OM de Courbis et les girondins coachés par Elie Baup, avec déjà Ulrich Ramé dans les buts, sont à la lutte pour le titre et ce match de Janvier est une véritable finale. Le seul hic c'est qu'il n'y a pas eu de match, le quatuor Benarbia - Micoud - Wiltord - Laslandes sème la panique dans une défense marseillaise aux abois (à peu près du niveau de celle de Mardi dernier ...), résultat 4-0 à la mi-temps et une réduction du score par Dugarry malheureusement anecdotique.

Ces trois dernières années le retour de Gironde s'est fait avec le même goût amère dans la bouche. Pour la dernière journée de championnat en 2005, l'OM est tout près de vaincre la malédiction et de ramener enfin la victoire mais doit se contenter d'un nul 3-3 malgré une magnifique reprise de volée signée ... Fabrice Fiorèse (mais si vous savez bien, l'idole du Qatar, Dieu vivant de Lorient à Paris en passant par la Commanderie ...). Un an plus tard le scénario est une nouvelle fois très cruel : les hommes de Jean Fernandez sont à la lutte pour une place en ligue des champions et ouvrent le score. Hélas Ribéry (qui avait la tête à Lyon, le club de son cœur ou qui pensait déjà à rejoindre un club jouant la ligue des champions comme le Bayern cette année ...) manque un penalty et Bordeaux égalise dans les dernières minutes, l'OM passe en quelques minutes de la ligue des champions à la coupe Intertoto (paix à son âme). Et l'année dernière ? Une défaite pour changer, 1-0 avec un but de l'international Faubert, porté disparu en Angleterre.

Dimanche soir le choix pour l'OM sera simple : 5 jours après avoir subi une défaite historique et après 30 ans de défaites et déceptions bordelaises, les joueurs pourront tendre l'autre joue ou se révolter.
Alors un seul mot d'ordre pour l'équipe olympienne : Lève toi et marche !

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