Intersaison : Et maintenant ? - partie 1

Le Mardi 09 Juin 2015 par

Alors que le Mercato vient officiellement d'ouvrir ses portes, à quelques semaines de la reprise des entraînements à la Commanderie, et alors que la saison 2014/2015 s'est achevée il y a une quinzaine, où en est l'OM ?
Bilan et perspectives, c'est le sujet du jour pour tous ceux qui passent le Bac... et aussi pour les autres.


Faisons le point d'abord sur le staff, les gens qui tiennent l'OM, ceux qui le font tourner au quotidien. Qui sont-ils ? Quelle est leur cote auprès des supporters de l'OM et du petit landerneau du foot ? Que peut-on attendre d'eux aujourd'hui, et demain ?


Les hOMmes forts

Margarita Louis-Dreyfus, la grande argentière

Les hommes forts ne sont pas tous des hommes. Le monde très macho du football s'est heureusement ouvert au beau sexe ces trente dernières années, avec notamment le développement du foot féminin. La démocratisation du foot s'est trouvé un bel écho également avec la Coupe du Monde 98. Et en foot, comme partout, les femmes, encore trop peu nombreuses, commencent tout de même à prendre leur place y compris aux positions dirigeantes. En Europe, la plus emblématique d'entre elles s'appelle Margarita Louis-Dreyfus, et elle est la bigboss de l'OM.

La vente du club, hypothèse caressée par nombre de supporters qui confondent souvent logique sportive et histoires de gros sous, s'est cristallisée autour de MLD depuis le décès de son époux - un homme qui, rappelons-le, non content d'avoir racheté un club alors au bord de la banqueroute, a injecté des dizaines de millions d'euros de sa poche chaque année afin de combler des découverts récurrents. Un homme qui pour autant, aura été vilipendé par une bonne partie des supporters et des observateurs de son vivant (on se souvient de l'"affaire Kachkar", née de son ras-le-bol des insultes !) et dont il aura fallu qu'il disparaisse pour que certains reviennent sur leur ingratitude passée. -
La polémique s'est alors déplacée sur sa veuve, dans la négation ou l'ignorance les plus générales de quelques évidences.
Rappelons donc cette chose élémentaire : en dépit de sa fortune personnelle, qui n'a strictement aucun lien juridique avec l'OM, MLD n'est PAS la propriétaire du club ; elle n'en est "que" l'actionnaire majoritaire, non en son nom propre, mais en tant que tutrice légale de don fils Kyril, non de façon individuelle mais par le biais de la société Eric Soccer, laquelle n'est que la minuscule filiale du groupe RLD en charge de la gestion du club, et qui est dirigée non par Margarita, mais par le Conseil de Famille.
En d'autres termes, MLD peut peu, et même pas vendre - ce qui ne fait absolument pas partie de ses hypothèses pour le moment - sans l'aval dudit Conseil.

Notons que c'est d'ailleurs dans l'objectif d'avoir les mains plus libres qu'elle a envisagé de racheter les parts des autres membres de la famille Louis-Dreyfus dès 2012. Pour autant qu'on le sache, à l'heure qu'il est, les tractations n'ont toujours pas abouti.

Vincent Labrune, ce mal-aimé

Rarement Président aura si été si peu considéré par les supporters de son club. Suscitant la méfiance avant même d'avoir commencé son mandat, sévèrement critiqué quoi qu'il dise, fasse, ou pas d'ailleurs, accusé de tous les maux, il fait l'objet d'un non-amour particulièrement virulent et parfois même, caricatural. Son péché originel ? Il n'est pas du sérail. Pour autant, cette opprobre quasi généralisée à l'égard du Président aux chemises blanches est-elle justifiée ?

Il suffit de parcourir les réseaux sociaux ou les commentaires ouverts sur les sites sportifs pour le constater, la rhétorique de la plupart des contempteurs de "Vince" est dirigée contre l'homme, bien plus que contre son travail : on a droit le plus souvent à un argumentaire spécieux à base de spéculations hasardeuses sur sa vie privée et autres critiques gratuites sur son apparence physique, le tout sur fond de pseudo nostalgie "c'était mieux avant"... de la part de gens qui n'étaient pas encore nés du temps de cet "avant".
Mais quels sont les griefs retenus contre lui, précisément ?
Rectifions d'abord une erreur souvent répétée par les supporters : non, VLB n'est PAS parisien. Quoi qu'il ait longtemps travaillé à Paris, comme la plupart de ses prédécesseurs avant lui d'ailleurs et notamment les deux "héros" souvent exaltés à titre de comparaison, l'hOMme au brushing soigneusement étudié est Orléanais. Notons également qu'à contrario de la plupart de ses prédécesseurs, ils s'est installé aux environs de Marseille dès sa nomination.
Passons sur les commentaires scabreux au sujet de sa vie privée ou des images sorties de leur contexte et abondamment détournées ou commentées, sans même savoir de quoi il retourne. Passons même sur les injures, voire la pure et simple insulte, que doivent essuyer les rares personnes qui s'efforcent à un minimum d'objectivité ou, au moins, à relativiser un chouia : non, en effet, Vincent Labrune n'est pas parfait. Dégun ne l'est. Alors pourquoi lui reprocher à lui ce qu'on tolère de n'importe quel pékin venu ?

"Parce qu'il n'y connaît rien au foot." C'était vrai, en effet, du temps où RLD l'avait propulsé à la tête du Conseil de Surveillance de l'OM. Mais l'ancien actionnaire, en prenant ce jeune homme inexpérimenté sous son aile, a eu à coeur de transmettre sa passion à son jeune protégé lequel, pas plus con qu'un autre, s'est montré parfaitement capable d'assimiler les règles du jeu d'une part, les grandes "lois du foot" d'autre part, l'Histoire particulière du club enfin. Un club qu'il connaît aujourd'hui aussi bien et probablement même mieux que nombre de ses détracteurs : parce qu'en plus, contrairement aux observateurs extérieurs que nous sommes, il en maîtrise les rouages internes.
Puis contrairement à beaucoup, le gonze est honnête et a toujours pleinement assumé ses lacunes ; c'est même pour ce motif qu'il s'était si étroitement lié à José Anigo lors des premières années de son mandat : cela lui a été abondamment reproché d'ailleurs, alors que vu les circonstances, s'appuyer sur la personne sportivement et administrativement la plus ancrée au coeur même du club procédait du bon sens le plus élémentaire. Notons au passage que, bien qu'incapable de se séparer juridiquement du sulfureux chauve, VLB a su l'écarter au bon moment.
Alors oui, VLB n'est certainement pas un expert, ni du foot, ni de l'OM. Y en a-t-il cependant beaucoup qui le soient, parmi les spécialistes autoproclamés dont le discours varie selon où le vent tourne ?

"Mais puisqu'il dit lui-même qu'il n'y connaît rien, pourquoi ne laisse-t-il pas la gestion du sportif à quelqu'un de plus calé que lui ?"
D'abord, parce que c'était la volonté expresse de RLD que son "filleul" s'implique directement dans les affaires de l'OM. Toutes les affaires, pas seulement administratives ou financières. C'est même à cette fin qu'il l'a formé. Et qu'on peut certainement reprocher beaucoup de choses à l'homme qui tire (sur ses clopes) plus vite que son ombre, mais certainement pas d'être déloyal à la mémoire de son mentor.
Ensuite, pour les mêmes raisons que nous lorsque nous jouons aux Docteurs ès Mercato, partagés que nous sommes entre nos coups de coeur pas toujours en rapport avec les besoins effectifs du club, les objectifs sportifs, la disponibilité et la plus ou moins bonne volonté des différentes parties concernées et les basses considérations mercantiles : parce que Vince a appris à aimer ce club, qu'il lui souhaite ce qu'il croit être le meilleur - une croyance que l'on partage tous, il suffit de confronter les arguments, rationnels ou non, qui fusent en tous sens à chaque fois qu'il est question de défendre son point de vue sur tel ou tel joueur - et que puisque contrairement à nous, il est en position de pouvoir s'y essayer ailleurs que sur Foot Manager, il aurait tort de s'en priver.

"Oui, mais il commet des erreurs !"
Parce que ses prédécesseurs n'en ont jamais fait, des erreurs ? Est-ce Vincent Labrune qui a lacé (léché ?) les crampons de Salim Arrache ? Est-il responsable du naufrage Nakata ? Est-ce lui qui a signé son bon de sortie à Drogba ? Est-il celui qui a lié les mains du club tout entier en signant l'unique CDI de l'histoire du football à un certain José Anigo ?
A l'inverse, n'a-t-il pas également quelques bons coups à son actif ? N'est-il pas celui qui est parvenu à écarter ce même Tonton José ? Celui qui a su attirer et enfin stabiliser un Payet au top de sa forme dans un club * ? Celui qui a fait venir le magicien argentin qui a rendu au club son aura et sa fierté ?

"Certes, mais il est retors, il a manoeuvré dans l'ombre pour arriver à sa position actuelle."
Peut-être. Peut-être pas. Il n'en reste pas moins qu'on peut difficilement le traiter à la fois de naïf et de retors. On peut être soit l'un, soit l'autre. Les deux sont incompatibles.
Probablement VLB a-t-il sciemment laissé s'enfoncer Dassier, certainement a-t-il manqué d'élégance dans le dossier Diouf, et surtout, sans doute n'a-t-il pas été tout-à-fait honnête lors de ses négociations avec Marcelo Bielsa.
Pour autant, qui peut croire un seul instant que ledit Bielsa, qui s'était évidemment renseigné sur le club, ses hommes, ses casseroles, aurait accepté non seulement de venir, mais encore et surtout, de prolonger l'aventure avec l'OM - ou même simplement d'en discuter - s'il n'existait véritablement aucune relation de confiance ou au moins, de respect, entre les deux hommes, ainsi qu'ont pu le raconter ici ou là des media plus soucieux d'alimenter leurs colonnes en pseudo-scandales et autres scoops à la mords-moi-le-noeud que de vérité journalistique. Si VLB est un "manipulateur naïf", El Loco n'est quant à lui ni l'un, ni l'autre.
Plus fondamentalement : je mets quiconque au défi de me prouver que les si exemplaires prédécesseurs de VLB n'ont jamais triché, menti, joué sur les mots, manipulé les faits ou les gens... et à y regarder de plus près, il est notable - et notoire - que c'est justement sous la présidence Labrune que, pour la première fois depuis près de trente ans, l'OM n'est absolument pas impliqué, mouillé, soupçonné ou cité dans quelque nébuleuse "affaire" que ce soit...

"Mais enfin, alors qu'il est censé assainir les comptes, sa gestion des départs et arrivées est tellement déplorable qu'au final, MLD est toujours obligée de remettre la main à la poche !"
Comme à peu près tous les actionnaires de clubs. Un budget prévisionnel n'est, par définition, que prévisionnel, et peut par conséquent nécessiter d'être réajusté, en particulier si les objectifs sportifs et par conséquent, les primes qui vont avec, n'ont pas été atteints. Il peut toutefois être judicieux de rappeler que la DNCG a systématiquement validé les comptes de l'OM sous la Présidence Labrune.
Sans doute y a-t-il encore des progrès à faire en la matière, cependant, le budget du club reste relativement stable et les objectifs, globalement respectés. N'oublions pas que le projet de VLB est un projet à long terme incluant un important volet de formation : des objectifs qui réclament donc un minimum de temps et de patience ; Vince n'en est qu'à sa quatrième saison, dont une de strict apprentissage, où il n'était pour ainsi dire qu'observateur. Cet aspect de son travail peut difficilement être jugé en si peu de temps. Mais il est vrai que le supporter de foot en général, et celui de l'Olympique de Marseille en particulier, a souvent tendance à vouloir tout, tout de suite...

"A propos de gestion, et si on parlait de sa gestion humaine ? La façon dont il a lâché Deschamps, l'affaire du "loft", son absence de communication avec Bielsa..."
D'abord, il est hautement improbable que le VLB d'aujourd'hui agirait à l'égard de Didier Deschamps comme il l'a fait à l'époque. Rappelons que cette saison-là, sa première en tant que dirigeant, il était totalement inféodé à José Anigo qui, sous prétexte de lui apprendre les rouages du club, faisait exactement ce qu'il voulait. Quant au "loft", si la mesure a été jugée vexatoire par les concernés, elle n'était pourtant pas une "punition" ; il s'agissait essentiellement de clarifier les statuts des éventuels partants. Il est vrai que cet essai s'est révélé pour le moins maladroit sur le plan humain. Mais d'un strict point de vue sportif, c'est ce qui a permis à la Réserve de progresser sous la houlette de professionnels chevronnés, d'être encadrée par des hommes d'expérience, et ainsi de franchir un cap, décisif pour certains des joueurs comme Aloé ou Sparagna, par exemple, qui ont ainsi gagné leur place dans l'équipe première.
Quant à sa prétendue absence de communication avec Bielsa... J'ai déjà évoqué plus haut mes doutes à ce sujet. Fabrice CalimerOlszewski, son ex-traducteur, n'est d'ailleurs sans doute pas totalement étranger à cette rumeur qui paraît difficile à croire.
Evidemment, cela n'exclut pas que Vince se soit montré pour le moins distant à l'égard de ses hOMmes, tout au long de cette saison. Après s'être violemment fait reprocher d'être "trop" proche de ses employés, de se conduire avec eux de façons "trop" cordiale, il a effectivement pris ses distances avec le pôle sportif, c'est de notoriété publique. Peut-être en tombant dans l'excès inverse. Mais comme nous ne sommes pas dans le vestiaire pour constater de visu, on ne peut guère se fier qu'aux rumeurs et aux polémiques à deux balles, artificiellement gonflées par les media dès qu'une petite frustration est vaguement suggérée par l'un ou l'autre un soir de défaite.
Ce qu'on peut constater objectivement en revanche, c'est qu'à chaque fois que ses joueurs, que son club, que ses supporters sont injustement malmenés par l'arbitrage, la LFP ou les déclarations à l'emporte-pièce d'Aulas voire, pour ce qui est de l'extra-sportif, par Arema (société gestionnaire du Vélodrome), le gonze ne fait pas de vague, mais va au charbon ! On peut lui reprocher de ne pas assez communiquer dans les media - en tant qu'homme de media lui-même, il n'est pas illogique qu'il se méfie de ce panier de crabes, en même temps - ; on peut également (peut-être) lui reprocher d'afficher une certaine distance avec ses hOMmes. Mais on ne peut certainement pas lui reprocher de les défendre bec et ongles lorsque c'est nécessaire.

Marcelo Bielsa, la Providence Argentine

Tout a commencé à l'automne 2013. Une équipe en berne, des résultats catastrophiques, un fond de jeu inexistant, et coach Elie qui savait de toutes façons qu'il n'avait été appelé que temporairement, dans une période de doute, de tâtonnements, de reconstruction - l'OM est en perpétuelle reconstruction depuis le titre européen de 1993 de toutes façons. Pas que l'homme soit antipathique, au contraire, mais il était évident dès le début qu'il n'avait pas les épaules pour un club aussi exigeant que l'OM, et il en avait parfaitement conscience. L'entame de sa seconde saison était déjà de trop, il était temps que cela cesse. Devant la nécessité de recruter enfin un coach à la hauteur des ambitions du club phocéen, les rumeurs et les espoirs des uns et des autres sont donc allés bon train sur la toile.
Sur les réseaux sociaux, le hashtag #MarceloBielsaAlOM a commencé à tourner dès octobre 2013, bien qu'à l'évidence, ni El Loco ni aucun autre coach digne de ce nom n'aurait eu l'idée de débarquer en plein milieu d'une saison bien mal engagée. C'est donc José Anigo qui s'y est collé, pour son dernier (ultime ?) mandat sur le sol marseillais. Un acte qu'on peut qualifier de courageux ou de suicidaire, au choix. De toutes façons, le plus célèbre chauve de la Canebière, qui n'a par ailleurs jamais réussi à décrocher son diplôme d'entraîneur, savait lui aussi ses jours déjà comptés dans la cité phocéenne.

On se rappelle le fol élan d'enthousiasme quand le nom de Marcelo Bielsa est sorti pour la première fois très officiellement de la Commanderie - c'était fin mars 2014 - ; on se rappelle les débats passionnés entre supporters et commentateurs, dont bien peu en vérité avaient eu vent du divin argentin avant qu'il en soit question ; on se rappelle le suspense longuement entretenu avant la signature effective de son contrat et même ensuite, alors que chacun attendait fébrilement son arrivée Traverse de la Martine.
Le moins que l'ont puisse dire est que le coach à la glacière a su se faire désirer, et jamais sans doute la préparation estivale de l'équipe première n'avait été suivie avec autant d'attention.

Làs, les matches du mois d'août n'offrirent pas les résultats escomptés. Mieux ou pire, en dépit de ses méthodes savamment décortiquées, on découvrait avec la consternante réception de Montpellier, que le discours du technicien de Rosario n'avait pas porté ses fruits...

Puis la magie opéra. Déplacements à Guingamp (0-1) et Evian (1-3), réceptions de Nice (4-0) et de Rennes (3-0), véritable promenade de santé à Reims (0-5), l'OM lançait sa saison tambour-battant, devenu intouchable dans un Vélodrome déjà survolté, retrouvant sa devise "Droit au But" et survolant la L1. Même les plus parisianistes des observateurs y allaient de leurs commentaires admiratifs.
A Marseille, c'était du délire : cette première moitié de saison exemplaire souleva un enthousiasme comme on n'en avait plus revu depuis la folle épopée de la dream team de 1991. En quelques matches, il avait suffi d'un seul homme, à l'apparence quelconque, au verbe rare, à l'air taciturne, aux étranges rituels, aux méthodes inédites et parfois controversées, pour rendre sa fierté à tout un peuple. Le Vel' tout entier criait son amour à Saint Marcelo, l'hOMme béni de la Bonne Mère, l'esprit de l'OM incarné !

En France, on adore brûler ce que l'on a adoré. Avec les grossières "erreurs" d'arbitrage en défaveur de l'OM (elles furent nombreuses, cette saison, et systématiquement lourdes de conséquences : pour rappel, voir ici), avec les départs à la CAN, avec les premières inévitables blessures au long cours, et un banc prometteur mais encore trop inexpérimenté pour unique recours, un hiver émaillé de contre-performances s'annonça, donnant enfin aux sceptiques et aux détracteurs de l'OM l'occasion de s'exprimer. Toutefois, le Bielsa-bashing prenant mal, il fallut bien inventer des polémiques pour continuer à vendre du papier et faire causer les bavards.
Parallèlement, la montée en régime quasi simultanée de nos principaux concurrents - le PSG et Lyon, bien aidés par l'arbitrage, Monaco davantage au mérite - commençait à faire douter les plus craintifs, d'autant que derrière, Sainté et dans une moindre mesure, Bordeaux et même Montpellier ne décrochaient pas.
Des doutes ? Pour autant, qui oserait lâcher ce coach qui a fait sienne l'âme de l'OM ? Qui serait assez fou pour dédaigner son inimitable "patte", celle d'un homme qui transpire le football par tous les pores, le seul à avoir été capable de faire d'un troupeau d'ânes une écurie de chevaux de course ?
Car ne nous y trompons pas, en poussant les hommes jusqu'à l'extrême limite de leur résistance physique, en les forçant à se surpasser mentalement fut-ce au prix de quelques grincements de dents, en donnant une chance aux plus inexpérimentés de faire leurs preuves, en en accordant une seconde aux plus anciens, en enjoignant ses cadres à montrer l'exemple, Marcelo Bielsa a réussi ce qu'aucun autre n'aurait réussi : leur donner cette rage de vaincre, cette mentalité lâche-rien, cette grinta sans laquelle, désabusés par cet hiver difficile, nos joueurs bons ou très bons, mais pour la plupart pas extraordinaires, auraient fini la saison en roue libre et dans le ventre mou.
Alors, un échec, cette quatrième place directement qualificative pour l'Europa League ? Pour l'intransigeant Marcelo peut-être. Pour les finances de l'OM, certainement. Mais pas pour les supporters qui, s'ils auraient naturellement espéré un meilleur classement, savent bien au fond que même les magiciens ne peuvent accomplir de miracles en si peu de temps, avec si peu de moyens, alors que tout se ligue contre ses objectifs !

Après #MarceloBielsaAlOM, c'est la campagne #BielsaNoSeVa qui truste la toile depuis ce printemps : un soutien inconditionnel pour un entraîneur inhabituel mais aussi pour l'homme que chacun, des Goudes à l'Estaque, a appris à aimer.
Sa prolongation, en principe acquise, devrait être validée prochaînement pour une durée d'un an renouvelable. En attendant cet heureux jour, et alors qu'il a déjà programmé la reprise des entraînements et le programme des matches de préparation, le technicien argentin est attendu à la Copa America, où il devrait superviser de nombreux joueurs sud-américains prometteurs, quoique méconnus de ce côté-ci de l'Atlantique.

Trois personnages chacun assez improbable dans son genre, qu'on aime ou qu'on déteste, mais dans tous les cas incontournables, avec lesquels il faut compter. Et puis s'appuyer dessus, leur accorder notre confiance, les soutenir dans leurs efforts respectifs, c'est tellement plus constructif que ce bashing systématique qui, à la longue, finit par fatiguer tout le monde ! Non ?

* Rappelons à toutes fins utiles que c'est la première fois de sa carrière que Dimitri Payet s'inscrit dans la durée avec un club.

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