Nantes - OM : Nom de Zeus !

Le Vendredi 30 Octobre 2015 par



Doc et Marty ont donc fait un retour vers le futur la semaine dernière. On est en 2015, ils viennent de 1985 et vont repartir pour 1965 ou pour le Far West. On a bien envie d'embarquer avec eux. Quitter cette saison 2015-2016 particulièrement pénible pour les supporters olympiens, entre une intersaison désastreuse et tragi-comique, des résultats catastrophiques, un jeu souvent proche du néant, des dirigeants qui font n'importe quoi... C'est décidé, on s'en va. Pour la destination, on a l'embarras du choix : 1924 ? Premier des 10 succès en Coupe de France de l'Olympique de Marseille. 1937 ? Premier des 9 succès en championnat (seul Saint-Etienne a fait mieux avec 10 succès). La fin des années 60 et le début des années 70 ne serait pas un mauvais choix non plus : avec Marcel Leclerc à la Présidence et Zatelli sur le banc (par intermittence !), l'OM remporte plusieurs titres, dont un doublé en 1972 et croise l'Ajax de Cruyff en Coupe d'Europe. C'est le temps des Skoblar (44 buts en championnat en 1971 !) Magnusson and co. Sinon on a aussi la fin des années 80 et le début des années 90 : Tapie, Goethlas, Papin, Waddle, Pelé, Mozer... 4 titres de champion consécutifs, le doublé en 1989 et l'apothéose en 1993 avec le triomphe en Ligue des Champions. Dernière destination possible, le milieu des années 2000 : avec Pape Diouf aux commandes, l'OM retrouve les sommets de la L1 en finissant tous les ans sur le podium et monte en puissance, avec Gerets sur le banc. En 2010 ces deux grands hommes sont partis mais Deschamps ramène le titre sur la Canebière. Salut 2015, moi j'me barre dans un passé plus souriant...

L'OM n'est pas seul à rêver en regardant un passé triomphant. Son adversaire dimanche, Nantes, est dans le même cas. Si on se fait plaisir en évoquant nos moments de gloire passés, il n'y a pas de raison que ça soit différent pour les Canaris. Après être tombé en L2 en 2007 puis en 2009, Nantes est désormais un club moyen de L1, capable de perdre face à Bourg en Bresse en coupe de la ligue mercredi dernier... Et pourtant Nantes c'est 8 titres de champion de France mais aussi (surtout ?) une tradition de beau jeu, le jeu à la Nantaise qui a enchanté des générations de supporters nantais, et pas seulement eux. Quand on parle de foot à Nantes, on est obligé d'évoquer trois immenses entraineurs qui ont marqué l'histoire du club. José Arribas d'abord, coach de 1960 à 1976 ! (Il entraina l'OM la saison suivante d'ailleurs). Pendant 16 ans il fait monter le club en L1 et remporte trois titres de champion. C'est aussi lui qui met en place le fameux jeu à la Nantaise, fait de vitesse, technique et intelligence : quand le talent des joueurs est au rendez-vous c'est un régal pour les yeux, un récital collectif. Son successeur est aussi un génie : Jean-Claude Suaudeau, « coco » pour les intimes, entraine Nantes de 1982 à 1988 puis de 1991 à 1997. Avec Suaudeau on a aussi droit à un jeu chatoyant et à 2 titres de champion. Quels titres ! En 1995 Nantes reste invaincu pendant 32 journées, survole le championnat, empile les buts tous plus magnifiques les uns que les autres. C'est un régal de voir évoluer la génération des Loko, Ouédec, Pedros, Karembeu, N'Doram... Troisième entraineur emblématique du FC Nantes, Raynald Denoueix. Il est resté moins longtemps au club (1997-2001) et avait sans doute des joueurs moins talentueux que ses prédécesseurs (même si Landreau, Fabbri, Carrière et Monterrubio n'étaient pas des peintres...) : ça ne l'a pas empêché d'être champion en 2001 et de gagner 2 coupes de France. Parti à la Real Sociedad il sera tout près de décrocher le titre de champion, finissant 2ème juste derrière le Real Madrid.

Retour vers le futur, la réalité, le 30 Octobre 2015. Dimanche Nantes reçoit l'OM pour la 12ème journée de Ligue 1. Le 10ème reçoit le 14ème. Depuis que Nantes est remonté en L1, les clubs se sont affrontés 4 fois, avec une seule victoire pour l'OM en novembre dernier. A l'époque l'OM volait sur la L1 et le succès 2-0 avec des buts de Thauvin et Fanni était incontestable. Nantes n'était pas à la hauteur, malgré les efforts de N'koudou. Au retour tout avait changé : l'OM souffre au cœur du printemps et s'incline 1-0 au terme d'une prestation calamiteuse. Espérons que ça ne sera pas le cas dimanche. On aura au moins le plaisir de revoir jouer Cana, capitaine exemplaire de l'OM il y a une dizaine d'années et qui porte toujours le club olympien dans son cœur (il a l'air sincère, contrairement à beaucoup d'autres qui font le même genre de déclaration...). Et si le jeu n'est pas à la hauteur, le résultat décevant, la lassitude trop forte, on pourra toujours embarquer dans la première Delorean garée en double file et revenir dans un futur passé plus joyeux...

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