Longue interview de Bernard Tapie dans La Provence. Extraits...

Le Jeudi 26 Avril 2018 par



Dans l'édition du jour de La Provence, Bernard Tapie se livre dans une longue interview. Voici quelques extraits.

• Voir votre visage et tous ces messages de soutien au Vélodrome, cela a dû vous toucher...
« Et comment ! Mon fils m'a raconté tout ça. Stéphane a une relation privilégiée avec Marseille et les supporters Je lui ai demandé quelle association a préparé ça. Il m'a répondu: "Mais c'est l'ensemble, parce qu'ils se relayent." Je lui ai dit: "Remercie-les". »

• Ça vous fait du bien ?
« Comment voulez-vous que ça ne fasse pas du bien ? Quand on a la chance de connaître la vie, l'essentiel ensuite, c'est d'avoir l'impression, quand elle disparaît, de ne pas avoir servi à rien. On peut servir en ayant simplement le soucis de rendre heureux ses enfants, sa femme, sa famille. Il n'y a pas de degré dans le sens de l'utilité qu'on aura eu dans son passage sur terre. Mais l'essentiel, c'est que quand vous partez, il n'y ait pa un ouf de soulagement. »

• Avoir une bâche avec son visage dans les travées du stade, c'est quand même rare.
« Oui. Car ce doit être difficile à faire. Et c'est d'autant plus fou que parmi ceux qui ont réalisé ce tifo, il n'y en a pas beaucoup qui devaient être présents à Munich ! C'est ça qui est important. Comme le message de ma fille aussi. »

• Quel était-il ?
« Je vais vous lire son texto: "Papa, j'ai encore pleuré. Tu comprends mieux pourquoi j'ai décidé d'habiter là-bas." C'est beau et à la fois tellement vrai. Il n'y a qu'à Marseille qu'on peut vivre de telles émotions. Sophie est aussi de cette génération 93 et elle a décidé d'y vivre. »

« Ce sont des choses invisibles mais c'est cette attitude des supporters
qui permet aux joueurs de soulever des montagnes. »

• Comment expliquer ce suroît d'énergie ?
« Les trois quarts du temps, dans les clubs normaux, il y a la motivation donnée par les dirigeants, l'entraîneur avant le match. Mais ça, croyez-moi, c'est une motivation totalement superficielle qu n'a strictement aucun effet sur les capacités du joueur. Cette espèce de miracle que l'on a à Marseille, avec ce public, c'est qu'il reste identique, de génération en génération. Pourquoi ? Qu'est-ce qui transcende les supporters et les joueurs à l'OM plus qu'ailleurs ? C'est la fierté. Et plus que la victoire, les supporters veulent être fiers de l'attitude des joueurs. C'est cette communion avec les supporters qui transmet aux joueurs ce surcroît incroyable d'énergie. »

• Comme ce fut le cas face à Leipzig...
« Je regarde tous les matches et jamais depuis le début de la saison, je n'avais ressenti à la télé cette volonté incroyable de gagner. On avait déjà un but de retard(après le match aller, perdu 1-0). Quand on a pris le premier but au Vélodrome, autour de moi, ils étaient catastrophés. Je leur ai dit : "Non, vous allez voir, ça va libérer le peu de retenue qu'ils auraient pu avoir." Quand on a un 1-0 à remonter, on peu calculer. Mais là, il n'y avait plus de retenue possible. Ça a été un moment de joie incroyable. Seule la fierté et ce public peuvent transcender les joueurs. »

Retrouvez en intégralité l'interview de Bernard Tapie dans La Provence de ce jeudi.
Interview réalisée par Jean Lombardozzi et Alexandre Jacquin pour La Provence.

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