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[Carnets de foot/Argentine] : OMP était en tribune populaire pour Gimnasia/Boca Juniors !

Le Jeudi 17 Novembre 2016 par pyrOMan

OMP était en tribune populaire aux côtés des supporters de Gimnasia y Esgrima pour assister à la rencontre entre ce petit club de La Plata et Boca Juniors, club mythique amené par le grand Carlos Tevez. Récit et comparatif avec les stades et ambiances européennes...

Dimanche 6 novembre. Avec un collègue on s'est donné RDV vers 19h20 avenida 7, calle 54, autrement dit à 25 bonnes minutes du stade de Gimnasia, à pied. Gimnasia/Boca débute à 20h, on n'a pas encore de places. Bref, autant dire qu'on y va à l'arrache en espérant qu'il y ait encore les guichets ouverts quelques minutes avant le coup-d'envoi.

Mon pote est à moitié malade. Je viens de me faire des ampoules monstres aux pieds mais on avance tant bien que mal avec des étoiles dans les yeux et l'excitation d'aller au stade. Et pour cause, les virages du Vél' nous manquent tellement... Sur le chemin j'en oublie même qu'une amie Mexicaine m'avait dit qu'elle avait trouvé des billets à la 51 y 4, soit quasiment sur le chemin du stade. Que voulez-vous on est comme aliéné par l'envie de vivre l'ambiance si chaude des stades Argentins...

Olympique de Marseille

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On arrive enfin à proximité du stade. Il doit être 19h45. Sur le chemin on croise des voitures avec des drapeaux, plus ou moins sommaires, aux couleurs bleues et blanches de Gimnasia. Et puis, aux abords del "estadio del bosque" (que l'on peut traduire par stade du parc, parce que situé dans l'un des nombreux poumons verts de la ville), il commence à y avoir une certaine effusion. Tous avec les maillots de Gimnasia convergent vers le stade. On avance rapidement en passant devant les vendeurs de choripans (sandwichs avec saucisses) et autres snacks. Sur un monument à proximité du stade, plusieurs supporters scandent des chants à la gloire des Lobos, alors qu'un camion historique du club est aussi présent. Une certaine effervescence se ressent chez les hinchas (supporters) de ce petit club de première division.

Gimnasia y Esgrima (littéralement "gymnastique et escrime") est, comme son nom l'indique, un club multi-sport créé en 1887. Son stade a une capacité de 21 500 places. Le club compte quelques 27 000 socios. Dans l'ère du football professionnel, celui-ci n'a rien gagné en première division (3 titres de champion de D2 en revanche), pour autant il fait partie des dix clubs ayant le plus joué en première division. La ville de La Plata située à 50km de la capitale Fédérale, Buenos Aires, est la capitale de la Province de Buenos Aires. Elle compte deux clubs de première division : Gimnasia donc, et Estudiantes. Les habitants se divisent entre les deux clubs. Estudiantes est l'un des clubs les plus titrés d'Amérique Latine (4 Copa Libertadores), Gimnasia n'a rien gagné mais reste très suivi dans la ville. Boca Juniors quand à lui fait partie des deux mastodontes du football Argentin. Un club que l'on ne présente plus. Situé dans un quartier portuaire et pauvre de Buenos Aires, le club est autant connu pour son enfant, El pibe de Oro, Diego Armando Maradonna, que pour la Bombonnera, son stade mythique en plein coeur de la Boca ou sa rivalité avec River Plate, rivalité exaltée chaque année avec le Superclasico. Enfin niveau palmarès, Boca Juniors c'est quelques 31 titres de champion d'Argentine et 6 Copa Libertadores. Excusez du peu.

Olympique de Marseille

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La parenthèse close, nous nous dirigeons donc aux guichets avant qu'on nous apprenne que ceux-ci sont réservés au socios.... Deux types assez louches nous proposent des places. Etant français, on a peur d'une arnaque et on passe notre chemin. Pour trouver les places, il nous faut aller à ce fameux 51 y 4 qui n'est autre que la sede (le siège du club). Problème, l'heure a tourné, il est 19h50. Au pas de course on s'y dirige espérant que le guichet ne soit pas encore fermé. Ouf, des places restent à la vente ! Avec les précieux sésames en poche, on court direction le stade sachant pertinemment qu'on raterait l'entrée des équipes et les éventuels tifos et autres animations organisés par la barra. Soit. Alors, qu'on est à 200m du stade on entend les puissantes explosions d'un feu d'artifice. Tout en traversant le parc, on l'entrevoit entre les branchages. Mieux vaut ne pas imaginer la répression qui suivrait si pareille tentative de groupes de supporters avait lieu en France...

Olympique de Marseille

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Arrivés devant le stade, on se dirige enfin vers l'entrée générale. Nous ne sommes pas les seuls en retard. Au milieu d'une centaine de personnes nous passons entre les policiers qui vérifient fort logiquement si on possède des billets. Avant eux, une quinzaine de personnes d'un organisme catholique font une chaîne humaine avec des t-shirts dénonçant la violence dans les stades de football. Une initiative plutôt courageuse !

Après une fouille plus que sommaire, on se retrouve devant l'entrée du stade. Problème : le portail vient d'être fermé. Les supporters grondent, des chants sont entonnés "à la gloire" la police. En armures de CRS, certains se postent devant l'entrée, bouclier et flashballs à la main. Derrière, ça continue de gronder. De pousser. La tension est quasiment à son comble quand on voit débarquer les policiers à cheval qui semblent être prêts à nous charger. Mon pote et moi, commençons gentiment à baliser. Une connaissance basque, socio à Gimnasia, m'avait conté comment lors du « derby Platense » (derby entre Gimnasia et Estudiantes), les policiers avaient chargé à cheval, sabots en avant, les supporters de Gimnasia. Sans le moindre scrupule. Plus de peur que de mal finalement, alors que les chants hostiles à la police se poursuivent, les portes se rouvrent. Nous passons en rang d'oignons entre les boucliers de la police et sans transition sommes directement en bas de la tribune populaire. 

Sur le billet, les places ne sont pas numérotées, la rencontre de championnat n'apparaît pas davantage. Bref, les normes ne sont pas aussi drastiques qu'en France de sorte que la capacité du stade est toute relative... On trouve finalement des places à gauche de la Barra del Fierro, les supporters les plus chauds du club. Il est 20h15 mais nous y sommes ! Premier constat, dans cette tribune tout le monde est debout, il y a une parité hommes/femmes et c'est totalement intergénérationnel. Nous sommes bel est bien dans une tribune populaire où 95% des gens ont le maillot du club, filles y compris. Alors que les Lobos (les loups, l'emblème du club) ne sont pas à la fête sur le terrain et prennent rapidement 1, 2 puis 3 buts par les coéquipiers de Carlos Tevez, les chants se poursuivent en tribunes. Autre fait marquant, les chants ont beau avoir pour la plupart beaucoup plus de paroles qu'en France ; femmes, hommes, enfants, jeunes, vieux.. tout le monde les connaît. Aussi les supporters continuent d'encourager leurs ouailles malgré un spectacle très médiocre sur le terrain avec une faiblesse technique et tactique assez affligeante, il faut bien le reconnaître.

C'est la mi-temps. Gimnasia prend logiquement 3-0 dans les dents. Le supporter à la droite de mon pote, la quarantaine, lui demande par trois fois « t'es français mais tu me confirmes, l'arbitre est un fils de p**e ? ». Si l'on cherchait encore une confirmation, elle tombe sous nos yeux : l'animosité envers les arbitres dépasse les frontières.

Le match reprend ses droits. Bien que plus timides, les supporters continuent à donner de la voix. Aussi à chaque changement ils fournissent des applaudissements nourris envers leurs joueurs malgré la branlée infligée sur le pré. Une attitude remarquable. La majorité des supporters du Vél' pourraient en prendre de la graine tant la résignation est monnaie courante dès lors que l'OM se retrouve mené au score...

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Un minot qui a déjà la passion...


Sur le terrain Boca gère tranquillement son large avantage. Gimnasia quant à lui fait ce qu'il peut se contentant de ne pas encaisser d'autres buts à défaut de pouvoir en marquer. Si la Boca n'a plus Diego Maradonna, il peut compter sur Carlos Tevez, positionné en 10, pour être le patron du jeu et distiller les offrandes à ses coéquipiers. Carlitos est plus apprécié en Argentine qu'un certain Léo Messi, et on peut le comprendre : il incarne mieux que quiconque le joueur de quartier qui à force de se battre a fini par percer pour devenir l'un des meilleurs joueurs au monde. Aujourd'hui, il joue à nouveau pour la Boca, le club de ses débuts et se balade littéralement sur le pré. L'ex de Manchester United brille par sa sérénité, sa force tranquille, son intelligence pour gérer ses courses alors qu'il a dépassé la trentaine.

Les latéraux de la Boca ainsi que les milieux de terrain se seront également distingués au cours de la rencontre. En face, Gimnasia a été trop faible pour qu'un joueur se détache. Le score final, 3-0 apparaît somme toute logique. On appréciera une nouvelle fois les supporters de Gimnasia qui lanceront un ultime chant à la gloire de leur club tout en sautant et en dansant et ce malgré la déculottée du soir. Seul regret, il n'y avait pas de parcage visiteur pour les supporters de la Boca, les déplacements étant devenus majoritairement interdits depuis 2-3 ans suite à des phénomènes de violence...

Bref, une rencontre rafraîchissante et enrichissante pour des supporters comme nous, habitués des stades européens et du Vélodrome... 

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