#Rétro : Larbi Ben Barek, la perle noire ! (15/06/2023)

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#Rétro : Larbi Ben Barek, la perle noire !

Le Jeudi 15 Juin 2023 par OhaiMe Passion

Olympique de Marseille
Crédit: Photo Patrimoineachac, CC BY-SA 4.0

Les héros ne meurent jamais. Larbi Ben Barek était un garçon atypique. Sûr de lui et terriblement ambitieux. Au moment de quitter Casablanca, il prévenait ainsi ses copains : « Je vais en France et je serais international. » Trois mois après, il participait à la belle victoire des Bleus sur la Pologne (4-0). Ses copains n'en revenaient pas. La légende de la « Perle Noire » était née à vingt-deux ans.

Ben Barek avait débuté sa carrière à l'Idéal de Casablanca pour se poursuivre à l'US Marocaine. Repéré par le dénicheur olympien El-Kababasch, il fit le voyage vers Marseille sur l'El Djezair à bord duquel il fut choyé par l'intendant général du paquebot, grand admirateur du club olympien.

Accompagné de son frère avocat, il signa un contrat au terme de trois jours de négociations, dans une discrète villa du quartier de la Pomme. Tout de suite, ce fut un enchantement. Ben Barek était un fin technicien rapide,  très bon tireur et excellent de la tête. Et malgré la rotation qui lui était imposée avec Pépito Aznar et Heiss au poste d'avant-centre, il fit des miracles balle au pied. Mais il préférait évoluer comme international où sa clairvoyance et son sens de la passe faisaient des miracles.

Pour exploiter son talent, il lui fallait de l'espace. Là, sur la grande pelouse du Vélodrome, il mystifiait ses adversaires. Mais la guerre coupa son élan. Il rentra chez lui, à Casablanca. Puis revint en France en 1946, avant d'évoluer sous le maillot de l'Atlético Madrid. Il fit son retour à l'OM alors qu'il était âgé de 37 ans. Il participa ainsi à la finale de la Coupe de France de 1954, aux côtés de Roger Scotti et Gunnar Andersson

Il acheva sa carrière en équipe de France le 17 octobre 1954 par une victoire à Hanovre contre le champion du monde en titre : l'Allemagne. Surnommée la « Perle Noire » en raison de son immense talent, ce Marocain de souche aura marqué de son empreinte le football européen des années 1935-1940 et des années 1946-1955.

Passeur, dribbleur, buteur, Larbi Ben Barek savait tout faire. Après la guerre, il fut transféré au Stade Français par un dirigeant olympien bien maladroit. Monsieur Etchepare était mandaté par le club Marseillais afin de convaincre Larbi et son frère de poursuivre à l'OM. « Tché-tché », surnommé ainsi pour son bégaiement, avait réussi l'exploit de transférer la « Perle Noire » au Stade Français pour 650 000 francs.

Sur de son fait, il revient sur la Canebière avec le sentiment du devoir accompli. Il fut la risée de tous. L'OM venait en effet de commettre une grave erreur. L'astucieux président stadiste avait acquis la grande star des années quarante pour un match.

La « Perle Noire » avait plus d'un tour dans ses chaussures. Avec Scotti, il forma une excellente rampe de lancement pour le Suédois Gunnar Andersson. Finalement, Ben Barek n'aura joué que deux saisons et demie avec l'OM, équipe qu'il aurait aimé conduire aux honneurs suprêmes.

Ben Barek, l'un des plus grands footballeurs africains de tous les temps, est décédé en septembre 1992 dans l'indifférence totale, à son domicile de Casablanca. Il avait 75 ans.

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