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Acte 1 : JHE dégaine et flingue Aulas !

Le Samedi 28 Avril 2018 par Tispro

La rivalité entre notre Olympique, le seul et unique, et le FC Lyon est grandissante depuis de nombreuses années, au point d'atteindre quasiment les rivalités historiques avec les bordelais et les Vert-mines, qui gardent malgré tout la primeur car bien plus anciennes.

Durant un temps, nous avions pensé que cette rivalité avait atteint son paroxysme, après les échanges médiatiques entre La Burne et Aulas, suite au match d'il y a deux ans. Si l'on peut accorder un point au président des lyonnaises, c'est bien qu'il sait ce qu'il fait. Il avait ainsi déclaré que notre ancien -et non regretté- président était un guignol qui ne durerai pas dans le football, il avait raison.

La direction de l'OM a changé depuis. Nouveau propriétaire, nouveau président et pourtant, la haine réciproque entre les deux clubs et ses supporters, est toujours là, voire, elle se renforce. Autant vis à vis de Aulas que de ses supporters néo-nazis qui sont aux antipodes des supporters olympiens, antifas pour une majorité d'entre eux et symbole d'une mixité ethnique et culturelle qui représente à merveille notre belle ville de Marseille. Cependant, contrairement à la dernière explosion entre les deux équipes, nous avons aujourd'hui un Jacques-Henri Eyraud qui rend les coups et qui, lui, n'est pas un guignol. Excellent communicant, il a certes tout un tas de défauts, à l'image de la répression contre les supporteurs olympiens, mais nous avons enfin quelqu'un qui a suffisamment de répartie et de bagou pour rivaliser avec JMA.

Dans un entretien accordé à La Provence, JHE revient sur la dernière confrontation entre les deux clubs et sur les décisions de la commission de discipline qui a suspendu Adil Rami et Anthony Lopes, "boxeur professionnel" du FC Lyon. 

La décision de la Commission

JHE déclare ainsi ressentir de l'incompréhension après la décision de la commission. Pour rappel, Adil Rami a été suspendu trois matchs tout comme Anthony Lopes, le premier pour un coup pendant le match, le deuxième pour avoir frapper un employé du club après le coup de sifflet final. Eyraud se montre critique vis-à-vis du fonctionnement de la Ligue. Nous le savions, la Ligue n'est pas impartiale, tous les clubs ne sont pas logés à la même enseigne. JHE est maintenant au courant, si l'OM veut percer en France, il ne lui faudra pas compter sur les instances. Il revient sur le match, comme il le précise, trois lyonnaises étaient convoquées contre seulement Rami du côté de l'OM. Cela illustre bien que le FC Lyon est en tord sur le déroulement des faits. Les sanctions de la Ligue sont bien incompréhensible.

« Ce qui s'est passé ce soir-là a été une expérience surréaliste. Les sanctions le sont encore davantage. Cela nous interroge sur le fonctionnement du football français, de la Ligue et de sa commission la plus importante, la commission de discipline. Je ne m'attendais vraiment pas à assister à la séance à laquelle j'ai participé... Les sanctions sont injustes et ne reflètent en aucun cas la gravité des faits reprochés aux Lyonnais : trois joueurs de l'OL (Lopes, Marcelo, Diakhaby) étaient convoqués pour un joueur marseillais (Rami), ce qui, en soi, fixe la réalité du diagnostic à la fin du match. Il s'agit maintenant de s'exprimer, de dire ce qu'on ressent et pourquoi. »

« Elle (la sanction) est totalement disproportionnée. Nous avons fait un très gros travail de préparation de cette audition, nous y avons passé beaucoup de temps, mis énormément d'énergie. Nous avons présenté un document de quarante pages, très détaillé, enrichi par des vidéos et des analyses d'experts indépendants. Nous étions prêts. Concernant Adil, ce qui est certain, c'est qu'il a été victime d'un premier geste de Marcelo, lequel est venu intentionnellement lui donner un coup d'épaule, geste auquel il a répondu. Nous nous sommes attachés à démontrer plusieurs choses : Marcelo avait déjà, à la 16e minute, effectué le même geste en prenant soin de le faire quand l'arbitre ne le regardait pas. La victime était alors Florian Thauvin. Ce même joueur n'a cessé, jusqu'à la fin du match et l'entrée des joueurs dans le tunnel, de provoquer Rami, y compris en allant jusqu'à brandir son maillot... »

JHE - Aulas : Round 1

Pour JHE, l'incompréhension commence dès la fixation de la date.

« Le premier point est, déjà, d'avoir obtenu cette réunion... Le match a eu lieu le 18 mars. La première date a été fixée au 12 avril, puis au 19. Elle est ensuite passée au 2 mai. Là, ce fut l'incompréhension totale sur la gestion d'un tel processus, dans un contexte ultra sensible puisque nous sommes dans la dernière ligne droite pour une place qualificative en Ligue des champions. Il fallait donc que la justice passe, et vite. On a alors compris, par les pièces qui nous ont été présentées, que les arguments des Lyonnais étaient les grèves et l'incapacité de leur prestataire de service - je pense à leur avocat - de se rendre à Paris. Ce qui n'a pas manqué de nous surprendre. J'ajoute d'ailleurs que les trois joueurs convoqués mardi soir sont venus en avion privé avec le management de l'OL. Le résultat de tout cela, c'est que l'audience s'est déroulée trente-sept jours après les faits, dans un contexte où il ne reste plus que quatre matches à jouer. Et deux des hommes de base de Lyon ont gardé leur place sur le terrain. »

Enfin, Aulas en prend pour son grade... pour le président de l'OM, son côté provocateur n'est pas surprenant. 

« Je ne suis pas du tout surpris par son côté provocateur. Provocation et Jean-Michel Aulas, c'est un pléonasme. »

Cependant, pour JHE, le plus surprenant fut la réaction des lyonnais qui ont joué les vierges effarouchées face à la détermination du board olympien pour faire tomber les responsables.

« J'ai quand même été étonné par l'attitude des Lyonnais. Ils ont semblé extrêmement choqués par le degré de préparation qui était le nôtre, en répétant qu'en trente ans, ils n'avaient jamais vu ça, que c'était un scandale. Cela ouvre un certain nombre d'hypothèses : la première, c'est que l'OL et son président n'ont pas l'habitude d'avoir une opposition digne de ce nom dans la gestion de dossiers contradictoires ou de contentieux entre clubs. Il va falloir qu'ils s'habituent : nous allons adopter dans toutes nos démarches le même souci du détail, le même niveau de préparation et la même volonté de prouver que les causes que nous défendons sont justes. Encore faut-il que le match n'ait pas déjà été joué avant son coup d'envoi ! Je n'ose imaginer que cela ait été le cas. 
Ce qui m'a le moins plu, c'est quand Don Giovanni Michele s'est laissé aller à des menaces, des intimidations, y compris à l'encontre d'Alexandre Mialhe, notre secrétaire général, et d'Olivier Grimaldi, notre avocat. Des menaces de recours, y compris pénal, des menaces de dénonciation au bâtonnier de l'ordre. C'était franchir une limite inacceptable. Cette attitude manquait cruellement de sérénité et montrait à quel point les lyonnais étaient extrêmement nerveux. »


JHE revient ainsi sur le traitement de faveur que connaissent les lyonnais depuis de nombreuses années. En effet, Aulas n'a pas hésité à poster nombre de tweets menaçants alors que cela est complètement interdit. 

« Cette charte a été proposée à l'initiative de Nathalie Boy de la Tour (présidente de la Ligue) pour s'inspirer du modèle anglais. La grande différence, c'est qu'en Angleterre le non-respect des principes de cette charte donne lieu à des sanctions financières lourdes. Elle est donc respectée par les dirigeants britanniques. J'ai été le premier à apposer ma signature sur cette charte et je me souviens très bien de la scène. Nous étions tous à Paris. Aujourd'hui, force est de constater qu'il s'agit d'un gadget sans valeur. Je suis donc le premier président à me libérer de cet engagement, puisque d'engagement, il n'y en a aucun... 
Je rappelle que cette charte prévoit d'"adopter en toutes circonstances un comportement irréprochable en ne dénigrant pas publiquement les acteurs des rencontres (présidents, joueurs, entraîneurs, arbitres, salariés...), les autres clubs et la LFP, d'adopter un comportement honnête et respectueux vis-à-vis des autres clubs et maintenir des relations de confiance entre ces derniers, de chercher à résoudre nos différents de manière amiable sans avoir à les porter devant les juridictions et sans les médiatiser. 
À partir de là, comme dans tous les domaines, j'accorde d'abord ma confiance. Mais je juge ensuite les faits : à partir du moment où on laisse en toute impunité un président de club, aussi grand soit-il, déraper régulièrement, alors à quoi bon ? Cette charte ne m'engage donc plus et c'est pour cette raison, d'ailleurs, que j'ai décidé de prendre la parole. »



Comme nous le disions en introduction, les problèmes entre Lyon et Marseille ne datent pas d'aujourd'hui. Aulas a eu des altercations avec tous les anciens présidents marseillais. JHE revient sur ce sujet.


« Je note que tous mes prédécesseurs ont eu un problème avec Jean-Michel Aulas. Cela veut peut-être dire que le problème, c'est Jean-Michel Aulas. Ce qui m'importe aussi, c'est qu'au lendemain de cette affaire, la quasi unanimité des observateurs, journalistes, consultants, et pas seulement à Marseille, trouvent ces sanctions totalement injustes et disproportionnées. En ce qui concerne l'attitude de Jean-Michel Aulas, je pense, pour avoir assisté mercredi matin à une réunion avec les présidents de clubs, que l'agacement commence à monter et qu'il faut que l'impunité cesse. »

Ainsi, pour rester sur le passé, JHE a fait référence à Bernard Tapie dès la publication du communiqué de la Ligue. Il revient sur cette référence. 

« J'ai compris beaucoup de choses ce soir-là. (Il observe un long silence) Jean-Michel Aulas est un dirigeant de grand talent, le plus grand des dirigeants du football français encore en activité. Au fil de son expérience à la tête de l'OL, il a bâti un réseau d'influence, de pouvoirs, qui le fait peser sur un certain nombre de sujets au sein du football. Je veux croire que cette influence s'exerce dans le respect d'une morale et de principes, parce que c'est très important. Mais les buts doivent avoir la même dimension pour tout le monde. Face à cela, il y a deux solutions : soit vous vous résignez parce que "c'est comme ça", soit, au contraire, vous redoublez d'envie et d'énergie pour aller plus loin dans la compréhension de la situation et dans les actions à mener pour défendre vos positions. C'est l'attitude que nous adopterons dans les mois et les années qui viennent. »

JHE utilisera d'une belle figure de style, répétant ainsi que Aulas est un "grand dirigeant" pour bien faire comprendre que son comportement est inadmissible.

« Nous allons faire preuve d'une grande vigilance dans tous les domaines. L'enjeu est trop important. Nous rendrons coup pour coup. Encore une fois, être un grand dirigeant n'excuse pas tout. Être un grand dirigeant ne permet pas de brandir un fumigène parce qu'"on est dans son stade" (Jean-Michel Aulas l'avait fait lors d'OL-OM, en décembre, pour l'anniversaire des Bad Gones)Être un grand dirigeant n'autorise pas un de ses joueurs (Marçal) à mettre la main sur un arbitre sans être sanctionné (lors de Caen-OL, en décembre également). C'était là une scène incroyable. Être un grand dirigeant n'excuse pas l'attitude d'un joueur qui brandit son maillot à plusieurs reprises face aux supporters ou aux joueurs adverses. Il y a tout un faisceau d'actions qui n'ont entraîné aucune sanction. C'est malsain parce que cela renforce, qu'on le veuille ou non, un sentiment d'impunité dont l'OL doit quelque part aussi être la victime, parce que les gens le voient. Lyon est un club suffisamment talentueux pour gagner sur le terrain et faire en sorte qu'on ne relève que la qualité de sa performance, de ses joueurs et de son staff. Et pas autre chose. »

Enfin, le président olympien établit un constat clair.
« Je pense qu'il faut maintenant franchir un cap et réformer de façon profonde un certain nombre de modes de fonctionnement propres à la Ligue de Football Professionnel. C'est nécessaire et ça l'est d'autant plus quand on voit quelles peuvent être les pratiques dans des grands championnats comme l'Angleterre ou l'Allemagne. C'est une exigence absolue. »

En guise de conclusion, JHE évoque sa motivation de disputer la finale d'Europa League à Lyon.
«  ll est certain que c'est une source de motivation supplémentaire. Mais nous voulons gagner ce titre, d'abord pour nous-mêmes, parce que ces garçons le méritent tellement ! Si, par talent, et toujours aussi un peu par chance, un joueur de l'OM pouvait brandir le trophée dans le stade de Lyon, ce serait une belle image. Mais avant cela, il faut se qualifier pour la finale. Nous en sommes encore loin. Nous devons rester très prudents et mesurés. »

Il n'y a pas à dire, Jacques-Henri est un très bon communicant. Espérons qu'il continue de défendre bec et ongles l'Olympique de Marseille devant les instances, avec la même pugnacité, ce serait alors presque parfait. Il ne manquerait plus qu'à ce qu'il se mette à défendre ses propres supporters ultras et là, il pourrait devenir un aussi bon président que le fut Pape Diouf.

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