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Lopez: Plus qu'un symbole, le fruit de son époque
Le Mercredi 14 Avril 2021 par DroitAuButTV
Maxime Lopez: Plus qu'un symbole, le fruit de son époque...
Lancé en 2016 par Franck Passi à Guingamp en pleine période d'incertitudes au sommet de l'OM, Maxime Lopez joue ses premières minutes professionnelles sans complexe et sans pression.
Jouant simple, n'hésitant pas à demander le ballon et à organiser des phases de jeu. Une sérénité qui tranche avec une atmosphère déconcertante autour d'un club en vente en coulisse alors qu'un mercato d'urgence est mis en place par un président et un directeur sportif en CDD.
Au bon endroit, au bon au moment.
L'arrivée du trio McCourt-Eyraud-Garcia en octobre 2016, redistribue l'horizon de l'effectif pour le mois de janvier.
En attendant, Rudi Garcia fait du Rudi Garcia. Comme à chaque arrivée au sein d'un club et afin de se vendre auprès des joueurs, du staff et du grand public, il veut mettre en avant des jeunes joueurs et si possible du centre de formation.
Quoi de mieux que l'enfant du Burel arrivé à l'âge de 13 ans au club ?
Il serait bien trop simpliste de résumer les premières apparitions de Lopez à ce concours de circonstances. Car oui, Maxime Lopez s'impose dès les premiers matchs dans le 433 que Garcia souhaite imposer à tout prix, même au prix de défaites. Le premier match de McCourt au Vélodrome face à Bordeaux crispe toutes les attentions médiatiques, c'est aussi sur ce match que le grand public découvre le minot de l'OM.
Le Minot Titulaire
Lopez enchaîne les matchs, les bons matchs. Des esquisses de synergie apparaissent avec Florian Thauvin, des passes décisives pour Bafétimbi Gomis jusqu'à son 1er but professionnel à Dijon (1-2) ou encore son doublé à Caen (0-5).
L'OM remonte au classement jusqu'à une 5e place bien inespérée en début de saison.
Tout cela grâce à l'explosion de Thauvin, la finition de Gomis, les clean sheets de l'Albatros (18) sans oublier le retour de Dimitri Payet, l'arrivée du meilleur passeur de L1 (Morgan Sanson) ou encore la sécurisation du milieu par William Vainqueur: un cadre dans lequel Lopez trouve sa place, expose et exploite toutes ses qualités et sa fraîcheur. Il est même élu meilleur joueur de Ligue 1 pour le mois de décembre 2016.
La pression de l'adaptation
Sa saison 2017/18 commence et Lopez semble pouvoir tenir son rang dans le 433.
Malheureusement plusieurs défaites cinglantes notamment à Monaco et face à Rennes au Vélodrome font changer Garcia de système.
Le 4231 fait son apparition et la concurrence de plus en plus féroce où Luiz Gustavo prend toute la lumière.
Ce système se révèle terriblement efficace.
Malgré la concurrence, Lopez participe à l'aventure européenne qui le mènera à être titulaire contre Braga, Bilbao, Leipzig (passeur sur le but mémorable d' Hiroki Sakai), Salzbourg etc...
Il brille, déjà, face à des équipes ibériques. L'attente ne cesse de s'accroître alors que les premières critiques apparaissent sur son jeu ou son physique alors qu'un 4231 demande beaucoup plus de circulation de balle et de redoublement de passe qu'un 433 plus vertical. Lopez entre lors de la finale d'Europa League, véritable symbole pour tous les Marseillais.
Le fardeau du Minot et d'une époque
La saison 2018/19 est catastrophique. Excepté Lucas Ocampos, aucun joueur n'est au niveau de l'OM sur l'ensemble de la saison même si Thauvin continue de confirmer.
A plusieurs reprises, Garcia laisse Lopez sur le banc tout en le faisant rentrer à la mi-temps afin que l'équipe pose le pied sur le ballon. Cela marche un temps malgré de nombreux cadeaux de temps de jeux empoisonnés comme une entrée à la 65e à Andrézieux lors d'une débâcle mémorable. Le minot se tait, ne bronche pas, joue son va-tout mais l'OM touche le sommet du fiasco du "Champions Project"
Maxime Lopez ne fait pas exception, le critiques se font sévères envers tous les joueurs: le Vélodrome gronde.
Sous la pression, Garcia change de système. Le joueurs n'arrivent plus à presser ensemble, encore moins à jouer. Garcia s'amuse sur plus de 3 mois à ne jamais aligner la même composition d'un match à l'autre.
Garcia tente la doublette Sanson/Lopez au milieu en pleine crise. Dans les travées du Vélodrome, personne n'y croit...et pourtant. Au cœur du Chaos, Lopez et Sanson tiennent leur rang de Février à Mars en étant invaincu (5 victoires/1 nul) alors que les observateurs se focalisent sur l'unique recrue du mercato hivernal: le fantasque Mario Balotelli.
L'OM reste au contact et évite le pire en se maintenant à une 5e place qui restera comme l'une des pires saisons de la décennie.
Lopez n'est pas épargné par les critiques. Ses qualités ne sont plus retenues, seul ses défauts sont pointés du doigt. Rien ne lui sera pardonné pendant que d'autres cumulent les faits divers avec l'hilarité et la bénédiction médiatique. En quelques semaines Lopez perd à tort et à raison tout son crédit durement gagné.
Le fruit de son époque.
La culture de l'instant autant que tout avis définitif semble venir à bout d'un Vélodrome bien plus patient que dans les décennies précédentes. Lucide sur ses propres performances, bonnes ou mauvaises, Maxime Lopez ne peut éviter sans cesse des questions qui entourent ses matchs: Lopez peut-il passer un cap à l'OM ? Peut-il encore progresser ? Est-il vraiment fait pour la L1?
La saison 2019/20 commence. Lopez s'adapte à sa nouvelle condition, à l'ambitieux Villas-Boas.
Il débute titulaire, par choix mais aussi parfois par défaut lorsqu'il est exilé sur un côté.
Pourtant il ne lâche pas, jamais.
Auteur de belles prestations face à Lyon (2-1) et Monaco (3-4) en début de saison, on pense que le disciple Portugais de la transition tactique, qui commence à ressusciter Jordan Amavi, peut réaliser quelque chose avec Lopez. Malheureusement pour l'enfant du Burel, l'OM tourne et tourne très bien.
Invaincu sur 14 matchs consécutifs en L1, l'OM d'AVB s'articule autour du trio Kamara-Sanson-Rongier qui récupère chaque ballon pour faire briller Dimitri Payet, de retour au sommet.
L'OM se qualifie en Ligue Champions et Lopez ne semble pas indispensable.
Cette fois-ci, il n'est pas au bon endroit et au bon moment (le club doit vendre des joueurs alors qu'il ne lui reste qu'une année de contrat) pendant que de nombreux clubs lui font les yeux doux alors qu'il cumule près de 150 matchs au sein de son club formateur à seulement 22 ans.
Les critiques, parfois justifiées mais bien trop souvent acerbes et hors football, auront parfois eu raison du minot: fruit de son époque.
DroitAuButTV
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