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#Rétro : Zatelli, droit au but !

Le Mardi 27 Décembre 2016 par Samuel Massilia

Mario a débarqué d'Afrique du Nord où il est né le 21 décembre 1912 du côté de Sétif. Redoutable avant-centre au style spectaculaire, adorant les reprises de volée, il contribua à donner au club phocéen, avec son compère Aznar, une raison d'être à la devise Marseillaise qui est depuis toujours "Droit au But".

Olympique de Marseille
(Photo Le Miroir des sports, 15 mars 1943)

Il débuta sa carrière à l'US Marocaine, le club de Larbi Ben Barek, Larbi Chicha et Just Fontaine, avant de traverser la Méditerranée. Envoyé à l'OM en 1935 par Charles El-Kabbach, le recruteur olympien en Afrique, Zatelli succéda à Alcazar, Aznar, Charbit ou Bastien, tous ces grands olympiens d'origine pied-noire.

Mario était une espèce de joueur de charme, en avance sur son temps. Joueur, il connut ses heures de gloire avant la Seconde Guerre Mondiale, remportant le championnat (1937) et la Coupe de France (1938). Il revint d'ailleurs après la guerre, en 1948, pour soulever un deuxième titre de champion de France.

Il devint logiquement entraîneur. Mario Zatelli sortit major du stage d'entraîneur en 1950. À Nice, il fut l'homme du doublé en 1952. Entraîneur à Nancy, il réussit le pari de mener une équipe très moyenne jusqu'en finale de la Coupe de France et la faire terminer 4ème en championnat.

À Marseille, Mario fut accueilli à bras ouverts, tel l'enfant prodige. On ne put hélas que lui offrir une équipe à la dérive, qui venait de redescendre en Division 2. Mario toucha le fond avec les 354 spectateurs du tristement célèbre OM-Forbach. Mais la saison suivante, Zatelli ramena l'OM parmi les ténors.

Il succéda à Robert Domergue et remit ça lorsqu'il prit la relève de Lucien Leduc. Il servit à la fois d'alibi, de dernier fusible, d'ultime recours. C'est assurément l'entraîneur qui, tout au long de ces années 70, s'est le mieux identifié à l'OM. Lorsqu'il ouvrait les rideaux de son séjour, Zatelli découvrait le Vélodrome : "Il est toujours là", disait-il, avec un sourire complice.

Entre Mario, l'OM et le stade Vélodrome, ce fut une longue histoire d'amour, une lune de miel qui recommençait sans cesse, un coup de foudre permanent. Une des forces de cet enfant d'Afrique du Nord, c'était ce ton bon enfant avec lequel il arrivait à adresser les plus vives critiques aux monstres les plus sacrés.

À l'époque, on l'appelait le "Beau Mario", parce qu'il avait le profil d'un jeune premier à la Rudolph Valentino. Plus tard, dans son costume d'entraîneur, il connut la même réussite. Avec deux qualités, le bon sens et l'humanisme, il était devenu plus qu'un entraîneur, un véritable connaisseur comme aimait le dire Marcel Leclerc, le président de l'OM entre 1965 et 1972.

Ce fils de cafetiers romains avait donc tout pour séduire Marseille. Il était devenu le "chouchou" du Vélodrome. Les Marseillais n'ont pas oublié son oeil avisé, Skoblar, déniché dans le nord de l'Allemagne, où le Suédois Magnusson, repéré lors d'un banal match amical à Vintimille contre la Juventus, c'était lui. D'ailleurs, l'association du "Magicien venu du froid" et de "l'Aigle Dalmate", qui détient toujours le record de buts en une saison (44), constitue sa plus grande réussite.

"Beau Mario" s'est éteint à 91 ans, le 7 janvier 2004. Avec sa disparition, l'OM a perdu une légende.

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