OhaiMe-Passion, l'actualité de l'OM

Fil info

Cana:"J'étais, suis et serai un supporter de l'OM!"

Le Jeudi 21 Octobre 2021 à 14h30 par Didierb13

Olympique de Marseille
Crédit: @om_officiel (Twitter)

L'Olympique de Marseille affronte ce jeudi la Lazio de Rome pour le compte de la 3ème journée de phase de poule de la Ligue Europa. À cette occasion, Lorik Cana, qui a porté les deux maillots dans sa carrière, a accordé une interview au journaliste Cosimo Bartoloni pour Di Marzio.
Ses débuts au Kosovo, son parcours pro, son attachement pour l'OM et sa vision du match à venir, il raconte tout...

Lazio-Olympique de Marseille, c'est aussi le match de Lorik Cana, un ancien footballeur professionnel qui au cours de sa carrière, a porté les deux maillots, restant attaché à la ville de Marseille et aux supporters olympiens pour différentes raisons. Cosimo Bartoloni a eu le plaisir de l'interviewer et de retracer son voyage, qui a commencé à Pristina, au Kosovo, en 1983:
J'y ai vécu les six premières années de ma vie. J'ai quitté le Kosovo quand j'avais sept ans. Mon père avait mis un terme à sa carrière de footballeur et la situation en Yougoslavie était un peu tendue. Il est parti avant nous, j'ai fini ma première année à l'école mais quand on s'est rendu compte de l'air on a décidé de déménager tous en Suisse en tant que réfugiés. On est allés à Lausanne.

 
Lorik Cana est né au Kosovo mais a toujours dit qu'il était un supporter de l'Olympique de Marseille. Voici pourquoi:
C'était en 1990 et c'était les années du grand OM de Bernard Tapie. Quand je suis arrivé à Lausanne, c'était plein de supporters de l'OM, ainsi que dans toute la France et dans toutes les régions francophones. Alors j'ai commencé à suivre l'équipe : après la finale de la Ligue des champions 1991 à Bari contre l'Étoile Rouge de Belgrade (perdue aux tirs au but, ndlr) je me suis même mis à pleurer. Bref, j'ai grandi avec un Olympique très fort, avec de grands joueurs: les garçons de ma génération étaient presque tous fans de l'OM. C'était naturel pour moi de tomber amoureux de cette équipe.


Puis le destin s'en est mêlé :
Quand on est enfant on rêve toujours de jouer dans le club qu'on soutient et pour lequel on vit du matin au soir. Chose incroyable. Mon destin m'a d'abord amené à Paris : le PSG est le premier club avec lequel j'ai auditionné et le premier club professionnel avec lequel j'ai joué. Le club a permis à ma famille de venir en France : J'étais, suis et serai un supporter de l'OM, mais j'ai toujours du respect pour le Paris Saint-Germain. Après trois ans à Paris c'est moi qui ai appelé Marseille. J'ai connu le président d'alors (Pape Diouf, ndlr) et je lui ai dit que s'ils me voulaient j'aurais un grand plaisir à jouer pour l'Olympique de Marseille, un club qui a toujours été plus important pour moi que le PSG. Et le destin a voulu qu'un mois et demi après mon arrivée à Marseille, je marque le but de la victoire contre le PSG au Vélodrome: on avait perdu le "Classique" pendant neuf matchs, avec un de mes buts on a dissipé le tabou. C'était merveilleux.


Pas seulement Marseille, cependant, dans le cœur de Cana, qui vit toujours à Rome aujourd'hui, il s'y trouve également la Lazio, l'équipe pour laquelle il a joué de 2011 à 2015 :
L'aventure en biancoceleste n'a pourtant pas très bien commencé : j'ai eu des difficultés au début et une blessure retour qui m'a causé des problèmes. Dès la deuxième saison, tout s'est bien passé. Malheureusement cette année-là, nous sommes sortis en quarts de finale de la Ligue Europa, mais nous avons eu la possibilité d'aller encore plus loin avec cette équipe. Ensuite, la saison s'est terminée avec cette Coppa Italia gagnée en finale contre la Roma, qui nous a permis d'entrer dans l'histoire du club et dans l'histoire du derby de Rome. Ce fut une journée incroyable.


Aujourd'hui, la Lazio et Marseille s'affronteront. Lorik Cana a expliqué son analyse du match au Stadio Olimpico :
En 2018 la Lazio (qui s'est aussi retrouvée dans le groupe de l'OM cette année-là, ndlr) s'est imposée sans trop de problèmes aussi bien à l'aller qu'au retour. Par rapport à il y a trois ans, aujourd'hui il y a moins de différence entre les équipes. Cette année ce seront des matchs plus équilibrés et intéressants à suivre. L'OM a une identité de jeu offensive, ils jouent avec un schéma tactique qui ressemble presque à un 3-3-4 et là ce sont des joueurs intéressants avec un entraîneur (Sampaoli, ndlr) qui a une philosophie à l'image de l'environnement : l'OM fait le show sur le terrain. La Lazio a toujours plus d'expérience que l'OM. Sarri prépare bien les matchs, et certains joueurs ont l'habitude de jouer à un très haut niveau. Cela peut être un point en faveur de la Lazio, même si Marseille est une équipe qui commence à bien jouer ensemble : ce sera un bon match.


Marseille et la Lazio sont deux villes chaudes. Fougueuses mais différentes. Chaleureuses mais opposées :
Ce sont deux villes qui vivent du football. C'est un facteur qui unit Rome et Marseille. La première différence, cependant, c'est qu'à Marseille il n'y a que l'OM et que l'Olympique est une religion pour tous les marseillais, alors qu'à Rome il y a deux équipes. La Lazio a alors une identité précise, alors que l'OM et Marseille ont toujours été un mélange de cultures. Marseille est un port depuis l'Antiquité. Au fil du temps une population cosmopolite s'est formée, mais quiconque est arrivé à Marseille au fil des années, des Italiens, des Corses, des Sardes, des Espagnols, des Maghrébins, des Africains, sont toujours devenus marseillais à part entière et supporters de l'OM. C'est un peu la différence entre les deux villes.


Cana aura une soirée spéciale ce jeudi, avec son fils dans la tribune du stade olympique. Mais il n'a aucun doute sur le choix de l'équipe à encourager. Il en parle avec une curieuse anecdote:
Quand je suis arrivé à Rome, j'ai rencontré ma compagne. Maintenant je vis ici avec elle et mes enfants. Mon fils a six ans, il est romain, parle italien et nous encourageons toujours l'OM ensemble. . En Italie, pourtant, il soutient la Lazio, c'est normal. Il est fier d'être de la Lazio. Il y a deux semaines, je l'ai emmené à l'Olimpico pour le Derby. C'était son premier match en direct et nous avons gagné : c'était une belle après-midi. Mais ce jeudi on sera de retour au stade, ensemble. Et tu sais ce qu'il m'a dit ? "Papa, ce sera la première fois qu'on ira à un match de la Lazio, sans encourager la Lazio", et je lui ai transmis ma passion aussi. Ce sera beau et étrange à la fois.


Bref, ce sera un petit derby pour Cana. Mais Lorik en sait beaucoup sur le derby.
Droit au but et Allez l'OM !
Entretien: Cosimo Bartoloni pour Di Marzio
Traduit par Didierb13

  • Sur PMU.fr,


    Misez sur n'importe quel évènement sportif.

Réagir sur Facebook