La passion pour l’OM de la diaspora algérienne en France

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La passion pour l’OM de la diaspora algérienne en France

Le Vendredi 05 Septembre 2025 à 15h25 par Fanalink

Olympique de Marseille

L'Olympique de Marseille n'est pas un club comme les autres. Fondé en 1899, il est devenu au fil des décennies bien plus qu'une équipe de football : un symbole, une fierté, une identité. Sa singularité réside dans la ferveur de ses supporters, qui transcende les générations, les classes sociales et les frontières. Parmi eux, la diaspora algérienne en France occupe une place particulière. Présente depuis plusieurs vagues migratoires du XXe siècle, elle s'est appropriée l'OM comme un marqueur identitaire, un pont entre les deux rives de la Méditerranée. Cette passion commune raconte autant l'histoire d'un club mythique que celle d'une communauté en quête de reconnaissance et d'intégration.

L'héritage historique : une relation vieille de plusieurs décennies
L'immigration algérienne et la ville de Marseille
Marseille est historiquement une terre d'accueil pour les migrants algériens. Dès le début du XXe siècle, puis massivement après la Seconde Guerre mondiale, des milliers d'Algériens se sont installés dans la cité phocéenne pour travailler dans les ports, les chantiers navals, les usines. Ce brassage culturel a façonné la ville et donné naissance à une identité plurielle. L'OM, club populaire par excellence, s'est naturellement imposé comme un point de ralliement.

L'OM, club du peuple
Contrairement à d'autres clubs français, perçus comme plus élitistes, l'OM a toujours cultivé une image proche du peuple. Les tribunes du Vélodrome ont été le théâtre d'un soutien inconditionnel, mêlant chants, drapeaux, ferveur et communion. Pour les Algériens de Marseille et plus largement de France, ce club représentait non seulement une équipe, mais aussi une manière d'affirmer leur place dans la société française, de se sentir partie intégrante d'une histoire collective.

Des légendes partagées : quand les joueurs algériens deviennent des symboles
Les pionniers algériens sous le maillot marseillais
L'histoire de l'OM est ponctuée de joueurs algériens ou d'origine algérienne qui ont marqué le club. Dès les années 1950 et 1960, plusieurs footballeurs venus d'Algérie ou issus de la diaspora ont porté les couleurs olympiennes. Ces figures ont permis à de nombreux supporters d'Algérie et de France de s'identifier à l'équipe.

Djamel Belmadi, Titi Camara et consorts
Dans les années 1990 et 2000, des noms comme Djamel Belmadi, Titi Camara (Guinéen mais très apprécié par la communauté maghrébine) ou encore Samir Nasri, issu de la diaspora algérienne marseillaise, ont renforcé ce lien affectif. Pour beaucoup de jeunes franco-algériens, voir « un des leurs » évoluer au plus haut niveau avec le maillot blanc et bleu était une source de fierté immense.

Le rôle de Zidane et des « enfants de Marseille »
Bien que Zinédine Zidane n'ait jamais joué pour l'OM, sa trajectoire – enfant d'immigrés algériens né à Marseille devenu l'un des plus grands footballeurs de l'histoire – reste indissociable de la passion de la diaspora pour le football et pour la ville. Zidane incarne l'exemple parfait de l'intégration par le sport et reste une figure d'admiration commune des deux rives de la Méditerranée.

Les supporters algériens : un 12e homme au Vélodrome et au-delà
Le Vélodrome, lieu de communion
Le stade Vélodrome, avec ses virages sud et nord, est un espace où la diaspora algérienne se sent comme à la maison. Les drapeaux algériens y flottent régulièrement aux côtés des couleurs de l'OM, en particulier lors des grands matchs européens ou des chocs contre le PSG. Ces symboles traduisent l'idée que soutenir l'OM, c'est aussi exprimer son identité et son attachement à Marseille.

Les clubs de supporters en France et en Algérie
La passion pour l'OM dépasse largement Marseille. Dans de nombreuses villes françaises où la diaspora algérienne est installée (Lyon, Paris, Lille, Toulouse...), des clubs de supporters existent et perpétuent la ferveur. En Algérie, certains cafés retransmettent les matchs de l'OM comme s'il s'agissait d'une équipe locale. Pour beaucoup, l'OM est « le club de l'autre côté de la Méditerranée ».

Les réseaux sociaux : une passion mondialisée
Avec l'avènement d'internet et des réseaux sociaux, la communauté algérienne peut suivre minute par minute l'actualité du club via des sites spécialisés comme OhaiMe-Passion.com ou d'autres medias algériens. Forums, groupes Facebook, comptes Twitter et TikTok alimentent cette ferveur, permettant aux supporters de commenter les matchs, de débattre sur les transferts, ou de partager des souvenirs communs.

Une passion comme vecteur d'intégration et d'identité
L'OM, une école de fraternité
Soutenir l'OM, c'est appartenir à une famille où l'origine importe peu. Cette mixité des tribunes a permis à des générations de Franco-Algériens de se sentir pleinement intégrés dans la vie sociale marseillaise. L'amour du maillot bleu et blanc est une identité commune qui dépasse les différences culturelles ou religieuses.

Un vecteur de transmission intergénérationnelle
Dans de nombreuses familles algériennes en France, la passion pour l'OM se transmet de père en fils, de mère en fille. Le récit des grandes épopées européennes, le souvenir du sacre en Ligue des champions en 1993, ou encore les exploits de Didier Drogba, deviennent des histoires familiales. Le club est ainsi un ciment entre générations.

Une identité hybride, entre France et Algérie
L'OM permet aussi de concilier deux identités : française et algérienne. En arborant un drapeau algérien dans les gradins du Vélodrome tout en chantant « Aux armes », les supporters expriment la richesse de leur double appartenance. Ce mélange est le reflet d'une réalité quotidienne pour la diaspora : être à la fois profondément marseillais et attaché à l'Algérie.